Dans un contexte où la parité politique reste un vœu pieux en République Démocratique du Congo, le rapport du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) tombé le 19 août dernier sonne comme un réquisitoire implacable contre l’immobilisme des partis politiques. Présenté en la Cathédrale du Centenaire Protestant, ce document dévoile les mécanismes d’exclusion qui perpétuent la marginalisation des femmes politique RDC, malgré les engagements internationaux et constitutionnels brandis comme des trophées par les autorités.
Les chiffres, têtus, révèlent une représentation féminine Congo toujours en deçà des seuils critiques. Alors que les textes légaux et les discours officiels célèbrent l’égalité de genre, la réalité des faits dessine un paysage politique profondément androcentrique. Le CAFCO rapport met en lumière ce paradoxe : comment une nation qui se veut progressiste peut-elle tolérer que les femmes restent cantonnées à des rôles de figuration dans l’arène décisionnelle ?
Cette analyse minutieuse s’impose comme un outil stratégique pour les organisations de la société civile, mais aussi comme une pièce à conviction dans le procès de la mauvaise foi politique. Les partis, souvent prompts à s’enorgueillir de leur modernité, sont pointés du doigt pour leur incapacité structurelle à intégrer les femmes dans leurs instances dirigeantes. La participation politique femmes se heurte à un plafond de verre d’autant plus infranchissable qu’il est nié par ceux-là mêmes qui l’érigent.
Le projet d’appui à l’engagement politique des femmes et des jeunes, cadre de cette initiative, ambitionne pourtant d’enclencher une dynamique vertueuse depuis la base. Dix provinces sont concernées par ce travail de fourmi qui vise à susciter des vocations et à préparer la relève. Mais quel crédit accorder à ces efforts si les structures politiques nationales persistent à fonctionner comme des clubs masculins ?
La question dépasse le simple symbole : elle engage l’efficacité même de la gouvernance congolaise. Peut-on véritablement prétendre représenter la nation quand on en exclut la moitié de sa substance ? Les instances décisionnelles RDC, en maintenant cette discrimination active, se privent de compétences et de perspectives essentielles à la résolution des défis complexes auxquels le pays est confronté.
Le rapport de la CAFCO ne se contente pas de constater les lacunes ; il esquisse des pistes concrètes pour inverser la tendance. Reste à savoir si les acteurs politiques sauront saisir cette perche tendue, ou s’ils préféreront continuer à naviguer dans le confort rassurant de l’entre-soi masculin. L’enjeu est de taille : il s’agit ni plus ni moins de redéfinir les règles du jeu démocratique congolais pour le rendre enfin inclusif.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd