La visite du vice-Premier ministre belge Maxime Prévôt à Kinshasa ce mardi 20 août 2025 marque un tournant significatif dans l’engagement international face à la crise persistante dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Reçu en audience par le président Félix Tshisekedi, le chef de la diplomatie belge a placé la situation humanitaire dramatique au cœur des priorités de son gouvernement et de l’Union européenne.
Dans un contexte où les violences continuent de ravager les provinces orientales, la Belgique exprime une préoccupation grandissante face à l’installation progressive du M23 qui, selon les observations rapportées, établit sa propre administration et appareil judiciaire. « Le groupe se comporte comme si le territoire était devenu leur État », a dénoncé Maxime Prévôt, qualifiant cette situation d’inacceptable.
Mais quelle est la portée réelle de cette visite diplomatique dans un conflit qui semble s’enliser ? La Belgique, ancienne puissance coloniale, entend jouer un rôle clé dans la relance des initiatives de paix. Le ministre a salué les efforts américains et qataris tout en insistant sur la nécessité de ne pas laisser ces accords rejoindre la longue liste des textes signés mais jamais appliqués.
La dimension humanitaire occupe une place centrale dans ce déplacement. Maxime Prévôt a évoqué des « atrocités » persistantes, dénonçant les violences, les viols et les tueries qui continuent de frapper les populations civiles. La protection de ces dernières et le soutien aux initiatives de paix constituent des impératifs urgents pour la communauté internationale.
Sur le plan stratégique, la diplomatie belge souhaite remettre la question congolaise à l’agenda des conseils européens des Affaires étrangères. Cette démarche vise à éviter que la situation ne soit passée sous silence sous prétexte que d’autres acteurs internationaux ont déjà pris des initiatives. La Belgique appelle ainsi à une vigilance internationale accrue et à une coordination renforcée.
Au-delà des aspects sécuritaires, Maxime Prévôt a encouragé l’impulsion d’un dialogue national à l’intérieur de la RDC. Cette approche reconnaît que la solution durable passe également par une dynamique interne, complémentaire aux efforts diplomatiques externes.
Les relations Belgique-RDC traversent ainsi une phase de réengagement substantiel, Bruxelles affirmant vouloir conjuguer action humanitaire et engagement diplomatique. La stabilité de l’Afrique centrale dépend en effet d’une coordination internationale solide et d’un soutien actif aux institutions congolaises.
Reste à savoir si cette mobilisation belge et européenne parviendra à infléchir une situation complexe où les enjeux géopolitiques régionaux s’entremêlent avec des dynamiques conflictuelles locales. La communauté internationale saura-t-elle cette fois-ci apporter des réponses à la hauteur des défis ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net