La province du Maniema traverse une crise sanitaire sans précédent alors que l’épidémie de choléra, active depuis avril 2025, connaît une escalade inquiétante. Lors d’une conférence de presse tenue à Kindu ce 9 août, Masumbuko Lutaka Francis, ministre provincial de la Santé par intérim, a tiré la sonnette d’alarme face à cette « maladie des mains sales » qui défie les dispositifs de contrôle. Les chiffres révèlent l’ampleur du désastre : 4 277 cas enregistrés et 167 décès, portant le taux de létalité provincial à 3,9%, soit près de quatre fois le seuil critique de 1% fixé par l’OMS.
Comment une maladie évitable par des mesures d’hygiène basiques continue-t-elle de faucher des vies en 2025 ? Le choléra, infection bactérienne aiguë, se propage principalement par l’eau ou des aliments contaminés. Ses premiers symptômes – diarrhées aqueuses et vomissements – peuvent entraîner une déshydratation mortelle en quelques heures sans traitement. Dans une région où l’accès à l’eau potable reste limité et où les infrastructures sanitaires sont précaires, cette urgence sanitaire en RDC prend des proportions catastrophiques.
L’épidémie gagne dangereusement du terrain, comme l’a souligné le ministre. Après une concentration initiale, de nouvelles zones de santé rapportent des cas explosifs : Kunda affiche un taux de létalité vertigineux de 11,9% (5 décès pour 42 cas), suivi de Punia (10% de mortalité) et Ferekeni (4%). L’hôpital général de Kindu enregistre quotidiennement des patients en provenance de Kailo, Alunguli, Kampene et Pangi. Cette dispersion géographique complique la réponse d’urgence et multiplie les foyers de contamination.
Face à cette crise santé au Maniema, une délégation conjointe du ministère de la Santé et de l’UNICEF s’est déployée sur le terrain. Leur plan d’intervention priorise trois axes : distribution massive de kits médicaux (sérums de réhydratation, antibiotiques), campagnes de sensibilisation porte-à-porte sur l’hygiène des mains et le traitement de l’eau, et renforcement de la coordination locale. « Seule une mobilisation communautaire et multisectorielle immédiate peut inverser la courbe », a insisté Masumbuko Lutaka Francis. L’objectif est clair : briser la chaîne de transmission en ciblant les comportements à risque.
Que peuvent faire les populations face à cette urgence choléra Kindu ? Première barrière : l’eau. La consommation d’eau non traitée équivaut à une roulette russe bactérienne. L’ébullition systématique ou l’utilisation de pastilles purificatrices reste cruciale. Deuxième rempart : le savon. Un lavage rigoureux des mains avant les repas et après les toilettes réduit de 50% les risques. Enfin, toute diarrhée sévère exige une consultation en moins de 12 heures. Les centres de traitement oral déployés par l’UNICEF offrent des solutions rapides de réhydratation.
Cette épidémie choléra Maniema rappelle cruellement le lien entre développement infrastructurel et résilience sanitaire. Alors que les cas choléra Congo persistent dans plusieurs provinces, la réponse actuelle servira de test pour les mécanismes de crise. Les autorités insistent : chaque minute compte pour éviter que le seuil des 200 morts ne soit franchi. Dans cette course contre la montre, la prévention collective reste l’arme la plus efficace contre cette maladie des mains sales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd