Dans un élan transformateur pour la capitale congolaise, la Société nationale d’électricité (SNEL SA) et le géant chinois CHINT Electric ont officiellement lancé un projet structurant de modernisation du réseau électrique couvrant cinq communes stratégiques de Kinshasa-Nord. Ce chantier ambitieux, évalué à 46,4 millions de dollars américains, cible Gombe, Kinshasa, Kasa-Vubu, Lingwala et Barumbu – des zones où les délestages chroniques entravent le développement économique depuis des décennies.
L’opérationnalisation du projet suit une visite technique minutieuse conduite le 16 août par Mme Bienvenue Munyango, directrice générale adjointe de la SNEL. Cette tournée des sites clés, incluant la sous-station CDA, le poste Utexco, Ndolo et Sendwe, a réuni experts congolais et chinois ainsi que l’Unité de coordination des projets du ministère de l’Énergie. Objectif : lever les derniers verrous techniques avant le démarrage effectif des travaux qui s’étaleront sur 16 mois.
Le cœur de cette modernisation réside dans l’importation de plus de 300 conteneurs d’équipements de pointe. Parmi les pièces maîtresses figurent des transformateurs de puissance atteignant 130 MVA, des cellules moyenne et basse tension dernier cri, et surtout 25 000 compteurs intelligents à prépaiement – une innovation majeure pour en finir avec les facturations estimatives, source majeure de contentieux avec les abonnés.
Concrètement, ce projet électrique Kinshasa-Nord déploiera :
- Un transformateur 220/20 kV 100/130 MVA au poste Utexco, véritable colonne vertébrale énergétique
- 67 km de nouvelles liaisons 30 kV connectant les sous-stations stratégiques
- La réhabilitation complète des postes de Sendwe, Ndolo et VDP
- L’installation de 60 cabines MT/BT et 180 postes BT
- 1 175 points lumineux solaires pour l’éclairage public
Qui n’a jamais maudit les coupures intempestives paralysant commerces et foyers ? Ce programme vise précisément à réduire de 70% les délestages selon les projections techniques. La desserte électrique passera d’aléatoire à continue, avec une tension stabilisée aux standards internationaux. Pour la SNEL, c’est aussi un saut commercial : le prépaiement via compteurs intelligents devrait doper le recouvrement des créances, tandis que la fin des estimations arbitraires restaurera la confiance des usagers.
Ce partenariat SNEL-CHINT marque un tournant dans l’investissement énergie RDC. Si Kinshasa-Nord devient d’ici fin 2026 la première zone du pays bénéficiant d’un réseau fiable, ce modèle pourrait s’étendre. Comme le souligne un expert énergétique sous couvert d’anonymat : “L’électricité est le sang de l’économie. Moderniser le réseau nord de Kinshasa, c’est réanimer le moteur productif de la capitale.”
Les 400 000 abonnés concernés attendent désormais la concrétisation de ces promesses. La pression est forte sur la SNEL : ce projet test déterminera si la modernisation du réseau électrique congolais peut passer des plans stratégiques à la réalité tangible. Une chose est certaine : l’ère des lumières vacillantes à Kinshasa-Nord pourrait bien toucher à sa fin.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net