Alors que Madagascar accueillait le 45e Sommet des Chefs d’État de la SADC, une réunion cruciale du Comité ministériel de la Troïka sur la politique, la défense et la sécurité s’est tenue ce vendredi 15 août à Antananarivo. Présidée par l’Ambassadeur Mahmoud Thabit Kombo, Ministre tanzanien des Affaires étrangères, cette session a validé les documents stratégiques pour le prochain Sommet de la Troïka, jetant les bases d’une intervention coordonnée face aux défis sécuritaires régionaux.
Selon le communiqué officiel de l’organisation sous-régionale, les ministres ont examiné en profondeur plusieurs dossiers brûlants. La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo figurait en tête des préoccupations, avec des discussions poussées sur les réponses politico-diplomatiques à apporter à ce conflit persistant. Le Mozambique, confronté à une instabilité croissante dans sa province septentrionale, a également mobilisé l’attention des participants, confirmant l’urgence d’une action concertée face à cette situation sécuritaire préoccupante.
Le Secrétaire exécutif de la SADC, S.E. Elias Magosi, a réaffirmé lors de ses interventions l’engagement indéfectible de l’organisation en faveur de la pacification de l’Est congolais. Un point majeur a été l’annonce de la fusion des structures de médiation de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), de la SADC et de l’Union africaine (UA), décidée lors du sommet conjoint du 13 août 2025. Cette intégration des mécanismes de médiation CAE-SADC vise à harmoniser les efforts de paix tout en renforçant le leadership continental. Mais cette innovation suffira-t-elle à débloquer l’impasse sécuritaire dans cette région minée par des décennies de violence ?
Outre les crises congolaise et mozambicaine, l’agenda couvrait la résolution du différend frontalier entre la RDC et la Zambie, le bilan des processus électoraux récents dans la région, ainsi que le renforcement des mécanismes de prévention des conflits. Cette réunion de la Troïka politique défense, organe clé du dispositif sécuritaire régional, opère selon un système de rotation annuelle strictement séparé de la présidence du Sommet principal, comme le précise le Protocole de la SADC.
La décision de fusionner les médiations régionales représente un tournant stratégique. En alignant les initiatives de la CAE, de la SADC et de l’UA, les dirigeants espèrent éviter les doublons et les contradictions qui ont parfois affaibli les interventions passées. Cette architecture intégrée pourrait-elle devenir un modèle pour d’autres zones de tension en Afrique ? Les observateurs notent toutefois que le succès de cette médiation CAE-SADC dépendra de la coordination sur le terrain, particulièrement en RDC où la complexité des acteurs armés nécessite une approche nuancée.
Alors que la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) a officiellement achevé son mandat, la région affirme maintenir son soutien à la stabilisation. La déclaration finale insiste sur l’importance d’une diplomatie préventive robuste, capable d’anticiper les crises plutôt que d’y réagir. Dans ce contexte, la résolution du contentieux frontalier RDC-Zambie apparaît comme un test concret de l’efficacité renouvelée de la Troïka. Les prochaines semaines révéleront si cette nouvelle feuille de route parvient à transformer l’essai dans un environnement géopolitique volatile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
