Depuis dimanche 17 août, le Centre provincial de transfusion sanguine mène une course contre la montre à Bunia. Une campagne don sang Bunia d’ampleur inédite se déploie dans les lieux de culte pour pallier l’alerte rouge déclarée dans les hôpitaux de l’Ituri. Comment expliquer cette pénurie sang Ituri qui met en péril des vies quotidiennement ? Principalement par l’afflux massif d’enfants déplacés hôpitaux et de victimes de conflits, dont les besoins médicaux dépassent les réserves disponibles.
À la paroisse de Nyakasanza, l’opération a pris une dimension symbolique lors des messes dominicales. Des milliers de fidèles ont écouté, le cœur serré, les appels lancés depuis l’autel. Imaginez : un seul don peut sauver jusqu’à trois vies ! Cette réalité a convaincu des centaines de volontaires de franchir le pas. Le premier à tendre le bras fut l’abbé Florentin Djombu, déclarant avec une conviction palpable : « Il est vraiment question de se mettre à la place de l’autre. […] Sauver la vie ». Un message qui résonne comme un manifeste pour la solidarité santé Congo.
Parmi les donneurs, des voix émues témoignent. « J’ai appris à la radio que les gens meurent à l’hôpital par manque de sang », confie l’un d’eux, les yeux brillants de détermination. Cette prise de conscience collective est cruciale : chaque poche collectée représente une chance supplémentaire pour un enfant souffrant de malnutrition sévère ou une mère hémorragique après un accouchement compliqué. Mais pourquoi le sang manque-t-il autant ? Le Dr Honoré Lubumba, responsable du Centre de transfusion, explique : « Les besoins explosent avec les déplacements forcés, tandis que les stocks peinent à suivre ».
La transfusion sanguine RDC fait face ici à un défi systémique. Dans une région minée par l’insécurité, les collectes régulières deviennent impossibles. Pourtant, les besoins médicaux augmentent de façon exponentielle : blessures par balles, complications chirurgicales, anémies sévères chez les enfants dénutris… Autant de situations où chaque minute compte. Saviez-vous qu’un enfant victime de paludisme grave peut nécessiter jusqu’à trois transfusions en une semaine ? Sans apport sanguin, son organisme succombe inéluctablement.
Cette campagne innovante dans les églises montre la voie. Elle transforme des lieux spirituels en bastions de résilience sanitaire. Les autorités annoncent son extension à d’autres paroisses de Bunia, avec un objectif clair : constituer des réserves suffisantes pour anticiper les urgences. Car le sang ne se fabrique pas en laboratoire – il ne peut provenir que du geste altruiste d’un concitoyen. Un principe biologique simple, mais vital.
En cette période troublée, où les conflits poussent des milliers de familles vers les structures médicales déjà débordées, la mobilisation de Bunia offre une lueur d’espoir. Elle rappelle que face à l’urgence, la solidarité santé Congo reste notre meilleure arme. Alors, si vous croisez une unité mobile de collecte, n’hésitez pas : ce geste indolore prend moins de temps qu’une pause café, mais son impact dure toute une vie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net