En l’espace de cinq jours seulement, du 12 au 16 août, neuf cas suspects de choléra ont été identifiés à Matadi, dans la province du Kongo Central, avec un décès déjà à déplorer. Cette flambée inquiétante a été confirmée par le Dr Christian Kuzoma, médecin chef de la zone de santé de Matadi, qui précise que deux patients ont pu être guéris tandis que les autres restent hospitalisés au centre de traitement dédié.
Comment cette maladie hydrique a-t-elle pu resurgir ? Les premières investigations pointent vers la rivière Mbumba, située dans la zone de santé voisine de Nsona Mpangu. Cette rivière est massivement utilisée par les agriculteurs locaux pour leurs travaux champêtres, créant un risque majeur de contamination. « La population traverse la Mpozo pour cultiver les jardins et revient, exposée à cette eau potentiellement infectée », explique le Dr Kuzoma, soulignant le lien épidémiologique.
Imaginez une chaîne invisible où chaque contact avec l’eau souillée devient un maillon propageant la maladie. Le choléra, infection bactérienne souvent liée à l’ingestion d’eau contaminée, provoque des diarrhées aiguës pouvant entraîner une déshydratation mortelle en quelques heures si non traitée. Dans cette crise sanitaire naissante au Kongo Central, les symptômes initiaux – vomissements et selles liquides abondantes – doivent alerter immédiatement.
Face à cette urgence, quelles mesures sont prises ? Une riposte coordonnée a été lancée avec la mise en place d’équipes de surveillance sur le terrain pour investiguer chaque cas. Des commissions spécialisées ont été activées pour endiguer la propagation. Cependant, un défi persiste : « Nos stocks de médicaments et de solutés de réhydratation sont insuffisants, surtout pour prendre en charge les contacts des patients », déplore le médecin chef.
Cette situation rappelle tragiquement que la RDC reste vulnérable aux épidémies de choléra, particulièrement dans les régions où l’accès à l’eau potable est limité. La zone de santé de Nsona Mpangu, identifiée comme épicentre potentiel, nécessite une attention urgente pour éviter que l’épidémie ne s’étende à d’autres territoires.
Que faire alors pour se protéger ? Les autorités sanitaires lancent un appel pressant à la population : éviter toute consommation d’eau non traitée, se laver rigoureusement les mains avec du savon avant de manger, et faire bouillir systématiquement l’eau de boisson. Ces gestes barrières simples pourraient briser la chaîne de transmission. Comme le rappelle un adage local : « Mieux vaut prévenir que guérir » – une maxime vitale quand le choléra rôde.
En attendant les résultats définitifs des analyses d’échantillons, la vigilance reste de mise. Cette alerte précoce à Matadi pourrait-elle éviter une crise sanitaire majeure dans la région ? La réponse dépendra de la rapidité des actions préventives et de la mobilisation des ressources nécessaires pour protéger les communautés exposées aux eaux dangereuses de la Mbumba.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
