Le cri des femmes africaines résonne sur trois continents cette semaine. À Kinshasa, Rosiane Kabangu, figure incontournable de la société civile RDC, prépare ses valises pour un voyage historique. Sélectionnée pour le prestigieux Programme des Visiteurs Internationaux (IVLP) du Département d’État américain, elle incarne l’espoir d’une nouvelle génération de leadership féminin. « Ce programme sur ‘Femmes en politique et société civile’ est une opportunité vitale », confie-t-elle lors des préparatifs à l’ambassade américaine. Du 11 au 29 août, cette militante de la gouvernance inclusive ira puiser aux sources de l’engagement civique pour fertiliser le terrain congolais.
Comment ignorer le symbole ? Alors que les actualités féminines Afrique peinent souvent à percer, Rosiane Kabangu IVLP devient ambassadrice silencieuse de ces milliers de Congolaises qui bâtissent la démocratie dans l’ombre. Son objectif ? Ramener des outils concrets pour « booster la participation politique des jeunes femmes ici », martèle-t-elle. Un défi colossal dans un pays où le parcours des femmes en politique ressemble encore à un chemin semé d’embûches.
À 8 000 km de là, un autre sourire congolais illumine les terrains chinois. Bénie Kubiena, la vice-capitaine des Léopards dames, vient de libérer un poids immense. Après des semaines de sécheresse, son premier but en Women’s Super League a électrisé le RCB Shanghai face à Wuhan (4-1). D’une tête magistrale, la dynamique attaquante a non seulement offert la victoire à son club, mais envoyé un message clair à deux mois des éliminatoires de la CAN 2026. « Bénie Kubiena but Chine » : cette phrase résonne comme une revanche pour toutes les sportives africaines qui brisent les plafonds de verre. Sa performance arrive à point nommé avant l’affrontement contre l’Afrique du Sud, où la RDC comptera sur sa combativité légendaire.
Mais l’actualité prend une tonalité tragique en Gambie, où la mort d’un nourrisson d’un mois a glacé le pays. Victime d’excision, ce bébé est devenu le symbole atroce d’une pratique que les militantes dénoncent avec une urgence renouvelée. « Jusqu’à quand devrons-nous enterrer nos filles ? », s’insurge une activiste locale sous couvert d’anonymat. Le drame du bébé excisé Gambie a provoqué l’arrestation de deux suspectes et réveillé les consciences. Pourtant, malgré l’existence de lois interdisant les mutilations génitales, le chemin reste long. « La répression ne suffit pas, il faut l’éducation dans les villages ! », plaide une membre d’ONG, rappelant que 73% des Gambiennes de 15 à 49 ans ont subi cette violence selon l’UNICEF.
Trois continents, trois combats. Que nous disent ces actualités féminines Afrique croisées ? D’abord, que la reconnaissance internationale, comme celle de Rosiane Kabangu IVLP, légitime les luttes locales. Ensuite, que le sport reste un formidable levier d’émancipation, à l’image de Bénie Kubiena but Chine. Enfin, que les traditions mortifères exigent une bataille culturelle implacable, comme en témoigne le drame gambien. Ces femmes – la militante, l’athlète, les anonymes qui manifestent à Banjul – tissent la même histoire : celle d’un continent où chaque victoire féminine, petite ou grande, est une conquête contre l’inertie. Leur vrai triomphe ? Faire entendre que l’avenir de l’Afrique passe immanquablement par l’énergie de ses filles.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
