La barrière de perception des taxes de Kunguta, située entre Bulengera et la chefferie de Bashu, a été le théâtre d’une attaque sanglante vendredi 15 août. Des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur le poste de péage, tuant froidement un agent du service de l’environnement en plein exercice de ses fonctions. Selon la société civile de Bulengera, l’assaut visait manifestement le vol des recettes collectées par les taxateurs de l’État.
Les témoins décrivent une scène de chaos. Les assaillants ont surgi sans avertissement, mitraillant systématiquement le site avant de prendre la fuite. La victime, présente sur place pour ses missions régulières, a été criblée de balles. Son identité n’a pas encore été divulguée dans l’attente des notifications familiales. Les autorités locales ont immédiatement lancé une enquête pour identifier les auteurs de cette violence armée en RDC.
Cette attaque de Kunguta dans le Nord-Kivu survient moins d’un mois après un incident similaire. Dans la soirée du 21 juillet, le poste de Kangothe, à la sortie nord de Butembo, avait subi une offensive coordonnée. Bilan : deux morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels considérables. Les agresseurs étaient alors repartis avec des fonds publics, exposant la vulnérabilité des barrières de taxes à Butembo. Une répétition macabre qui interroge : les mesures sécuritaires sont-elles inefficaces face à ces groupes armés ?
L’insécurité à Beni et ses environs prend ainsi un visage économique. Ces barrières fiscales, vitales pour les finances locales, deviennent des cibles privilégiées. Le meurtre d’un agent de l’environnement à Kunguta illustre la brutalité croissante des assaillants. Les travailleurs publics se retrouvent en première ligne d’un conflit larvé, où la quête de profit prime sur la vie humaine. Comment protéger ces infrastructures stratégiques sans renforcer la militarisation de l’espace public ?
Les communautés de Bulengera et Bashu sont sous le choc. La société civile dénonce une dégradation alarmante de la sécurité routière. Ces axes commerciaux, jadis sécurisés, se transforment en couloirs de la mort. La récurrence des attaques suggère une planification méthodique. Les enquêteurs examinent plusieurs pistes, dont l’implication de groupes maquisards locaux ou de bandes criminelles organisées. Des renforts policiers ont été déployés sur les barrières environnantes, mesure jugée insuffisante par les habitants.
La spirale violence armée en RDC frappe encore le Nord-Kivu. Après Kangothe en juillet, Kunguta en août : quelle barrière sera la prochaine ? Les autorités provinciales promettent une réponse ferme, mais les résultats tardent. Ce double drame expose l’urgence de restructurer la protection des sites fiscaux. Sans action décisive, ces meurtres pourraient inaugurer une vague d’attaques systématiques contre l’État. L’enquête déterminera si ces événements sont liés ou révèlent une nouvelle tendance inquiétante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net