Alors que les examens de la session ordinaire démarrent dans dix jours à l’Université de Kisangani (UNIKIS), une annonce tombe comme un couperet : l’établissement renforce drastiquement sa lutte contre la tricherie, particulièrement face à l’utilisation dévoyée de l’intelligence artificielle. Comment en est-on arrivé à cette situation critique où l’innovation technologique menace l’intégrité académique ?
Le professeur Katwala Gatate Banda, secrétaire général académique, ne mâche pas ses mots dans le communiqué rendu public ce jeudi 14 août. Il dénonce une recrudescence « effrayante et suicidaire » de la fraude dans plusieurs facultés, pointant du doigt l’application ChatGPT comme complice involontaire de cette dérive. Les examens intelligence artificielle au Congo deviennent-ils le nouveau champ de bataille contre la malhonnêteté intellectuelle ?
Face à cette tricherie examens UNIKIS qui prend des proportions alarmantes, la réponse institutionnelle est sans appel : interdiction totale d’introduire tout appareil de communication dans les salles d’épreuves. « Aucun téléphone, aucune tablette, aucun objet suspect ne sera toléré », insiste le document. Les étudiants devront se présenter avec leur seule arme autorisée : un stylo. Une mesure anti-triche RDC d’une radicalité inédite qui soulève une question essentielle : l’éducation congolaise est-elle en train de perdre son âme face à la tentation du raccourci numérique ?
Cette interdiction ChatGPT université s’inscrit dans un contexte où la facilité d’accès aux outils d’IA a transformé les pratiques frauduleuses. « Avant, on cachait des antisèches dans sa manche. Aujourd’hui, certains étudiants soumettent des dissertations entières générées en quelques secondes par des robots », confie sous anonymat un enseignant de la faculté des Lettres. Une fraude académique Kisangani d’autant plus pernicieuse qu’elle est difficile à détecter, remettant en cause la valeur même des diplômes délivrés.
Le professeur Katwala appelle désormais les doyens et la coordination estudiantine à une mobilisation générale avant le démarrage des épreuves prévu le 25 août. « Garantir l’équité et la crédibilité de nos évaluations n’est pas négociable », martèle-t-il. Des surveillances renforcées et des campagnes de sensibilisation sont envisagées, mais suffiront-elles face à l’ingéniosité des tricheurs ?
Cette crise pose un défi plus large sur l’adaptation du système éducatif congolais à l’ère numérique. Faut-il bannir la technologie ou apprendre à l’intégrer de façon éthique ? « L’interdiction est nécessaire en contexte d’évaluation, mais nous devons aussi former nos étudiants à utiliser ces outils de manière responsable », analyse une sociologue de l’éducation basée à Kinshasa. Car derrière ces mesures anti-triche RDC se cache un enjeu fondamental : préserver la valeur du travail intellectuel dans un pays où l’éducation reste le principal ascenseur social.
Alors que le compte à rebours est lancé, la communauté universitaire de Kisangani retient son souffle. Ces examens sous haute surveillance marqueront-ils un tournant dans la lutte contre la fraude académique ? Une certitude demeure : avec ou sans ChatGPT, l’excellence académique se mérite à la pointe du stylo, pas par un clic trompeur.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net