Dans un contexte économique congolais marqué par des tensions sur les prix des biens de consommation, le vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba a lancé un avertissement sans équivoque aux acteurs de la grande distribution. Vendredi 15 août, le ministre de l’Économie nationale a convoqué une réunion stratégique avec les responsables des principaux supermarchés Kinshasa, leur intimant l’ordre de respecter scrupuleusement les règles de transparence des marchés en RDC. Cette initiative s’inscrit dans la droite ligne des instructions du Président Félix Tshisekedi, soucieux d’enrayer la vie chère qui pénalise le panier de la ménagère congolaise.
Face aux représentants de Kin Marché, Supermarché S&K, Carrefour Hyperpsaro, City Market et GG Mart, Daniel Mukoko Samba économie a détaillé un plan d’action exigeant une intégration complète de la problématique des approvisionnements dans les contrôles ministériels. « L’analyse des circuits de distribution doit devenir une priorité absolue », a-t-il insisté, soulignant que l’opacité des chaîlogistiques faussait la concurrence et contribuait à l’inflation. Les inspecteurs de l’administration présents ont reçu mandat de cartographier les flux commerciaux, véritable colonne vertébrale du marché congolais.
Le ministre a fermement réaffirmé son engagement à faire appliquer la loi sur la liberté des prix et la concurrence, texte fondateur souvent ignoré dans les faits. Cette législation cruciale représente pourtant le rempart légal contre les pratiques monopolistiques qui étranglent le pouvoir d’achat des consommateurs. « Un marché équitable n’est pas une option, mais une condition sine qua non de la justice sociale », a martelé Mukoko Samba, rappelant que 72% des ménages kinois consacrent plus de 60% de leurs revenus à l’alimentation.
Mais pourquoi cette soudaine vigilance sur la transparence marchés RDC ? L’explication réside dans les récentes fluctuations des prix des denrées de base, où des marges excessives ont été constatées dans certains circuits. Le ministre a pointé du doigt les « zones d’ombre » dans la formation des prix, comparant ces opacités à des fuites dans un réservoir d’essence : chaque goutte perdue pèse sur le budget des ménages. La supervision accrue des supermarchés Kinshasa, qui représentent 35% du commerce formel dans la capitale, vise précisément à colmater ces brèches.
L’impact potentiel de ces mesures pourrait se révéler considérable pour le consommateur final. Une meilleure traçabilité des produits et une concurrence loyale pourraient générer une baisse de 10 à 15% sur certains articles de première nécessité selon les experts économiques consultés par Congo Quotidien. Toutefois, le défi reste de taille : comment imposer cette transparence sans freiner l’approvisionnement déjà fragile ? La réponse de Mukoko Samba fuse : « La régulation n’est pas l’ennemie du marché, mais son garant de pérennité ».
À plus long terme, cette politique pourrait rééquilibrer les relations commerciales historiquement déséquilibrées en RDC. Si les grandes surfaces appliquent effectivement ces directives, l’effet d’entraînement sur les marchés informels pourrait être significatif. Le ministre a d’ailleurs annoncé l’extension prochaine de ces contrôles aux grossistes et fournisseurs, complétant ainsi l’écosystème de surveillance. Cette approche holistique représente-t-elle le tournant tant attendu vers une économie congolaise plus saine ? La réponse dépendra de la rigueur dans l’application, mais une chose est certaine : le message a été reçu cinq sur cinq par les enseignes présentes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net