Une nouvelle vague de terreur a submergé Mayi-Moya dans la nuit de mercredi à jeudi. Des éléments présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) ont lancé une offensive ciblée contre ce village situé à quarante kilomètres au nord de Beni. Le quartier de Kitsanga, à l’ouest de la localité, a été particulièrement visé par cette attaque adf mayi-moya.
Selon des sources militaires concordantes, le bilan provisoire fait état d’au moins trois civils abattus. Plusieurs habitations ont été réduites en cendres. Une dizaine de personnes sont portées disparues, alimentant les craintes d’un drame plus lourd. Cette violence armée kivu s’inscrit dans une série noire : seulement trois jours plus tôt, Lesse subissait un assaut similaire sur l’axe Eringeti-Kainama.
L’insécurité nord-kivu atteint un paroxysme inquiétant. Depuis le début de la semaine, sept civils ont péri sous les coups des rebelles est-rdc dans ce secteur. Des dizaines d’autres ont disparu dans des circonstances non élucidées. Patrick Musumbuwa, président de la société civile locale, dénonce une inertie fatale : “Des alertes précises sur les mouvements des ADF entre Kokola et Mayi-Moya circulaient depuis lundi. Aucune mesure préventive n’a suivi”.
Face à cette recrudescence des massacres beni, la société civile exige désormais une réponse militaire massive. Les rebelles opéreraient en toute impunité entre les axes est et ouest de la route nationale numéro 4. Comment expliquer leur capacité à frapper aussi près des centres urbains ? Les conséquences sont immédiates : la circulation reste interrompue ce jeudi sur l’axe stratégique Oicha-Kokola-Mayi-Moya-Eringeti.
Les forces conjointes FARDC-UPDF ont engagé des poursuites contre les assaillants réfugiés dans la forêt occidentale de Mayi-Moya. Parallèlement, un exode massif de population est signalé vers Eringeti, à dix kilomètres de l’épicentre de l’attaque. Le porte-parole des opérations Sokola 1 a confirmé les faits sans détailler les opérations en cours.
Cette spirale de violence interroge sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires dans la région. Les communautés du Nord-Kivu vivent désormais au rythme des incursions meurtrières. Combien de massacres supplémentaires faudra-t-il déplorer avant qu’une stratégie décisive ne brise ce cycle infernal ? La réponse militaire tarde, pendant que les rebelles consolident leur emprise sur les zones rurales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net