Dans l’écrin feutré du Petit Théâtre Grand Tambour, les lumières se sont éteintes ce lundi 11 août pour laisser place à l’éclat d’un écran où danse l’imaginaire sino-congolais. La troisième édition de la Semaine des films chinois s’ouvre au Centre culturel et artistique pour les pays d’Afrique centrale (CCAPAC), ce phare culturel offert par Pékin à Kinshasa. Sous le thème évocateur « Renforçons l’amitié par le cinéma et avançons vers un avenir partagé », l’événement scelle une alliance où la pellicule devient ambassadrice.
Le ministre congolais de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, d’une voix empreinte de conviction, a célébré le cinéma comme « un art universel qui permet de tisser des liens profonds entre les peuples, au-delà des frontières ». Sa présence aux côtés de l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhao Bin, dessinait en silhouette la cartographie d’un dialogue renouvelé. Ces échanges culturels sino-congolais, vibrants et nécessaires, transforment le CCAPAC en agora où les rêves collectifs prennent corps.
L’ambassadeur Zhao Bin, quant à lui, a dévoilé la quintessence de cette diplomatie culturelle : « Le cinéma est un outil important d’échanges culturels, favorisant la compréhension et la confiance mutuelles ». Son analyse du film inaugural, « La Terre errante 2 », dépassait la simple projection pour toucher à l’universel : une œuvre de science-fiction devenant manifeste pour une humanité solidaire face aux défis planétaires, plaidoyer pour un usage éthique de l’intelligence artificielle, et miroir du dynamisme technologique chinois. Les films chinois en RDC ne sont-ils pas désormais les passeurs d’une modernité partagée ?
Balufu Bakupa Kanyinda, directeur général du CCAPAC, a orchestré cette symphonie culturelle avec la grâce d’un chef d’orchestre visionnaire. « Le cinéma est une école de l’empathie et une fabrique de l’avenir. Il efface les distances et unit les peuples », a-t-il affirmé, révélant au passage des initiatives ambitieuses : un programme mensuel de découverte de la culture chinoise dès janvier 2026, en symbiose avec l’Institut Confucius, et les premières Journées nationales du cinéma congolais au premier semestre 2026. Ce partenariat cinéma Chine-RDC, tissé de projets concrets, transforme le CCAPAC en laboratoire du vivre-ensemble.
Au-delà de la projection de « Lune solitaire » ce mardi 12 août, cette semaine cinématographique incarne une volonté politique transmuée en expérience sensorielle. Les murs du CCAPAC, inauguré en décembre dernier, absorbent les murmures des spectateurs kongolais et les résonances des récits venus de l’Empire du Milieu. Chaque image projetée est un pont jeté entre le Yangtsé et le Congo, chaque plan une promesse d’interculturalité. Comment ne pas voir dans ces échanges artistiques les prémices d’une communauté de destin ?
Cette édition 2025, par son mariage de technologie et d’humanisme, transcende le cadre du divertissement pour devenir acte fondateur. Elle révèle comment Kinshasa et Pékin écrivent ensemble, image par image, un chapitre inédit de leur histoire commune – où la culture n’est plus l’accessoire des relations diplomatiques, mais leur colonne vertébrale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd