L’ancienne gloire du tennis Monica Seles, détentrice de neuf titres du Grand Chelem, a dévoilé ce mardi un combat personnel invisible : une lutte de trois ans contre la myasthénie grave. Cette maladie neuromusculaire auto-immune, dont elle a confié les détails à l’Associated Press, transforme ses gestes quotidiens en défis insurmontables. La championne a choisi de briser le silence à la veille de l’US Open dans un but précis : éclairer l’opinion sur les réalités méconnues de cette pathologie capricieuse.
Comment reconnaître les premiers signes ? Pour Monica Seles, tout a commencé par des ratés inexplicables lors de simples échanges tennis avec des proches. « Je voyais deux balles au lieu d’une, raconte l’ex-numéro 1 mondiale naturalisée américaine. Ces symptômes auto-immuns ne mentent pas. Accepter cette réalité m’a demandé du temps, car la maladie impacte chaque aspect de ma vie ». À 51 ans, la retraitée des courts (depuis 2003) décrit des faiblesses musculaires traîtresses : sécher ses cheveux devient un calvaire, ses bras refusant soudain de répondre à l’effort.
Mais qu’est-ce que la myasthénie grave exactement ? Imaginez un interrupteur défectueux entre vos nerfs et vos muscles. Cette maladie auto-immune attaque spécifiquement la communication neuromusculaire, provoquant une fatigue musculaire anormale qui s’aggrave à l’effort et s’atténue au repos. Selon les données de l’AFM Téléthon, six diagnostics sur dix surviennent avant 40 ans, avec une particularité troublante : les symptômes s’accentuent souvent en fin de journée. Un paradoxe pour une athlète habituée à puiser dans ses réserves physiques.
L’évolution imprévisible de cette maladie neuromusculaire en fait un adversaire redoutable. Dans 50% des cas, elle débute par des troubles oculaires – vision double ou paupières tombantes – avant de gagner d’autres muscles. La santé de Monica Seles oscille désormais entre phases d’accalmie et poussées brutales. « Les aggravations soudaines peuvent engager le pronostic vital », soulignent les spécialistes. Cette instabilité permanente transforme la gestion du quotidien en parcours d’obstacles.
Pourquoi la santé tennis est-elle si vulnérable aux maladies auto-immunes ? Si aucun lien direct n’est établi, le stress oxydatif intense provoqué par le sport de haut niveau pourrait influencer certains dysfonctionnements immunitaires. Les symptômes auto-immuns de Seles – faiblesse dans les jambes, bras fatigués, vision troublée – illustrent cruellement cette trahison du corps. Son témoignage résonne comme un avertissement : quand des gestes simples comme tenir un sèche-cheveux deviennent éprouvants, une consultation s’impose.
Que retenir pour la prévention ? La vigilance face à une fatigue musculaire disproportionnée ou une vision double persistante reste primordiale. « Le diagnostic précoce change radicalement la prise en charge », insistent les neurologues. En révélant son combat, Monica Seles offre plus qu’un récit personnel : un plaidoyer pour la recherche sur ces pathologies complexes. Son courage rappelle que derrière les légendes du sport se cachent des combats humains universels – où la véritable victoire réside parfois dans la simple capacité à soulever son sèche-cheveux.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net