L’horloge climatique tourne, impitoyable. À Kinshasa, l’ombre des premières pluies plane comme une sentence sur les quartiers vulnérables, où les cicatrices béantes de l’érosion racontent une histoire de négligence. Dans la commune de Ngaliema, l’avenue Regideso porte les stigmates des dernières intempéries : des ravins profonds déchirent le sol, dévorant littéralement les fondations des habitations. Mama Yemo, quartier martyr, retient son souffle devant l’inachèvement des travaux du collecteur d’eau – ce serpent de béton promis comme bouclier contre les eaux dévastatrices.
Comment en est-on arrivé là ? Le chantier, pourtant vital, traîne comme une agonie. Repris en mai après deux mois de suspension mortifère, les travaux collecteur eau Ngaliema semblent pris au piège d’un labyrinthe bureaucratique et financier. « Chaque jour perdu nous rapproche du désastre », lance Michael Museyi, résident les yeux rivés sur les fissures grandissantes. Son témoignage glace le sang : « L’érosion a déjà englouti des maisons. Si les pluies frappent avant la fin des travaux, ce sera l’apocalypse pour nos familles. »
Les conséquences ? Un double fléau silencieux. Les dégâts pluies Mama Yemo ont mis à genoux les infrastructures essentielles. Les canalisations de la REGIDESO et les pylônes de la SNEL, rongés par l’érosion Kinshasa, plongent les riverains dans un Moyen Âge moderne. Maguy Luzolo marche désormais des kilomètres sous le soleil implacable : « Pas d’eau courante, pas d’électricité. La vie s’arrête quand la terre s’effondre. » La REGIDESO SNEL érosion symbolise l’effondrement en chaîne des services publics face aux forces naturelles déchaînées.
Pendant ce temps, l’Office des Voiries et Drainage (OVD) tente de rassurer : la route suivra le collecteur. Mais dans les ruelles de Ngaliema, cette promesse sonne creux. Le spectre du manque de financement hante chaque pelletée de terre. L’urgence est pourtant mathématique : les nuages s’amoncellent, le calendrier se contracte. Et Kinshasa tremble bien au-delà de Ngaliema. Mont-Ngafula et Selembao, autres quartiers vulnérables saison pluies, voient les têtes d’érosion gagner du terrain chaque jour, menaçant des milliers de vies.
La capitale congolaise est-elle condamnée à voir ses artères dévorées par les eaux ? L’inaction actuelle scelle un destin funeste. Sans mobilisation immédiate des ressources et accélération drastique du chantier, les prochaines pluies pourraient transformer ces ravinements en tombeaux à ciel ouvert. Les quartiers vulnérables saison pluies attendent un sursaut. Avant que la terre ne se dérobe sous leurs pieds.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net