Le trafic sur l’axe stratégique Beni-Bunia est paralysé depuis lundi. Les agences de transport ont suspendu leurs activités le long de la route nationale numéro 4. Cette décision radicale fait suite à une embuscade meurtrière attribuée aux rebelles ADF.
Samedi dernier, au village de Lesse sur l’axe Eringeti-Kainama, une attaque ciblant des voyageurs a coûté la vie à trois civils. Plusieurs autres personnes ont été portées disparues. Lundi, les corps des trois victimes ont été découverts dans la forêt avoisinante, confirmant les pires craintes.
La tragédie s’est amplifiée avec la découverte d’un quatrième corps à Boga. Un chauffeur d’une agence de transport de Butembo a été retrouvé calciné dans son véhicule. L’attaque nocturne, survenue entre dimanche et lundi dans le sud du territoire d’Irumu, a provoqué l’évacuation de la dépouille vers Butembo pour des funérailles.
Face à cette recrudescence d’insécurité route nationale 4, les transporteurs ont tiré la sonnette d’alarme. Fiston Nkumu, leur porte-parole, a exprimé un ras-le-bol sans équivoque : “Nous avons décidé de sécher tout mouvement. Nous exigeons des garanties concrètes de sécurité avant toute reprise”.
Les professionnels du transport menacent de durcir leur position. “Si rien ne change, nous stationnerons définitivement nos véhicules. Peu importe le chaos qui s’ensuivra”, a martelé Nkumu. Cette suspension impacte déjà l’économie régionale. L’axe Beni-Bunia constitue pourtant un corridor vital entre le Nord-Kivu et l’Ituri.
Comment justifier l’inaction des autorités face à l’insécurité chronique ? Les transporteurs interpellent directement le gouverneur, réclamant une intervention urgente. À ce jour, aucune réaction officielle de l’armée n’a été enregistrée. Les populations locales restent prisonnières de l’incertitude.
L’embuscade Lesse Eringeti s’inscrit dans une série d’incidents sécuritaires attribués aux ADF. La région de Beni subit depuis des années les assauts de ce groupe armé. Les transporteurs RDC grève dénoncent l’absence de mesures protectrices sur cet axe commercial stratégique.
Les conséquences économiques s’annoncent lourdes. La paralysie de la RN4 bloque les échanges de biens et services entre les provinces. Les marchandises ne circulent plus, isolant davantage des communautés déjà vulnérables. Une solution sécuritaire immédiate s’impose pour désenclaver la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
