Les services de renseignement ont présenté ce lundi 11 août une série d’arrestations policières significatives lors de la parade hebdomadaire à l’état-major de Lubumbashi. Six présumés criminels, dont des éléments troublants issus des forces de sécurité, ont été exposés devant le commissaire provincial du Haut-Katanga. Cette opération illustre-t-elle la détermination nouvelle face à la criminalité au sein des forces de l’ordre ?
Parmi les interpellés figurent trois militaires déserteurs de l’armée RDC. Ces hommes, initialement déployés dans l’Est du pays, se seraient reconvertis dans des activités criminelles après avoir quitté illégalement leur affectation. Leur présence parmi les suspects soulève des questions sur le contrôle des mouvements des personnels en uniforme.
Deux militaires en activité et un policier patrouilleur complètent ce tableau inquiétant. Ces agents des forces de l’ordre sont accusés d’avoir érigé des barrières illégales près du marché Zambia dans la commune Annexe. Selon les investigations, ils extorquaient quotidiennement des fonds aux passants, violant ouvertement les consignes de leur institution.
Les barrières illégales dans le Haut-Katanga constituent un fléau récurrent. Cette pratique, qui mine la confiance des populations, aurait été systématisée par ces patrouilleurs corrompus. Deux autres individus, identifiés comme bandits de grand chemin, ont également été présentés lors de cette démonstration de force.
Le commissaire divisionnaire Blaise Kilimbalimba, chef de la police provinciale, a salué ces résultats concrets. “Ces opérations de nettoyage visent à éliminer les brebis galeuses de nos rangs”, a-t-il déclaré devant la presse. Son insistance sur la restauration de la confiance publique révèle l’urgence de cette démarche.
L’opération nettoyage de la police à Lubumbashi s’inscrit dans une stratégie plus large. Le commissaire a instruit tous les commandants d’unités pour intensifier les patrouilles et l’assainissement urbain. Cette arrestation policière à Lubumbashi marque-t-elle un tournant dans la lutte contre la criminalité endémique des forces de sécurité ?
Les déserteurs de l’armée RDC interceptés illustrent un phénomène préoccupant. Leur reconversion dans le banditisme après avoir déserté les zones de conflit pose un défi sécuritaire supplémentaire. Leur présence dans la capitale minière interroge sur les failles dans le suivi des personnels militaires.
Cette vague d’arrestations démontre la volonté affichée de contrôler les dérives internes. Pourtant, l’efficacité réelle de ces mesures dépendra de leur pérennité. Les populations du Haut-Katanga attendent désormais des preuves concrètes de changement. La criminalité au sein des forces de l’ordre peut-elle être éradiquée par ces actions ciblées ?
L’élimination des barrières illégales reste une priorité absolue pour les autorités. Ces points de contrôle sauvages, sources permanentes d’extorsion, entachent l’image des institutions. Le marché Zambia, théâtre des exactions des policiers interpellés, symbolise ce combat quotidien pour la sécurité des citoyens.
L’opération en cours à Lubumbashi constitue un test crucial. Sa réussite conditionnera la crédibilité future des forces de sécurité auprès des populations. Le commissaire Kilimbalimba a fixé un cap clair : tolérance zéro envers les éléments corrompus. Reste à transformer cette intention en résultats durables.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
