Imaginez conduire sur une route nationale où des poteaux électriques surgissent au milieu de la chaussée comme des obstacles mortels. À Mbuji-Mayi, cette réalité quotidienne sur l’avenue Inga, tronçon clé de la RN1 en pleins travaux de modernisation, a enfin trouvé une issue. « Les poteaux doivent être déterrés pour être replacés après le canal », a déclaré Willy Muya, président de l’assemblée provinciale du Kasaï-Oriental, après une réunion décisive ce jeudi 7 août. Un accord financier vient d’être scellé entre la Société nationale d’électricité (SNEL) et l’Agence congolaise de Grands travaux (ACGT) pour délocaliser ces centaines de colonnes de béton qui menacent usagers et chantier.
Combien d’accidents évités de justesse ? Combien de retards accumulés à cause de ces piliers incongrues ? Pour Maxime Katontoka, ingénieur chef de mission à l’ACGT, la solution est désormais en branle : « Les contraintes techniques ont été établies, et la délocalisation est en bonne voie. » Du côté de la SNEL, on promet une action rapide : « Votre souci, c’est de ne pas voir les poteaux sur la RN1, et c’est pour bientôt. Vous verrez les travaux commencer. » Cette collaboration urgente répond aux inquiétudes des habitants et des ouvriers du projet mené par l’entreprise Grec 7 depuis six mois.
La modernisation de l’avenue Inga, pivot de la sécurité routière à Mbuji-Mayi, transformera cette artère en une voie à quatre bandes de circulation. Mais comment avancer sereinement quand ces poteaux transforment le chantier en parcours du combattant ? Leur déplacement stratégique derrière les canaux d’écoulement n’est pas qu’une question technique : c’est un enjeu vital pour des milliers de motards, chauffeurs et piétons qui frôlent chaque jour le danger. Les travaux, bien qu’avançant malgré tout, gagneront en efficacité et en sécurité grâce à cette initiative.
Cette délocalisation des poteaux électriques symbolise plus qu’un réaménagement urbain. Elle incarne les défis de la cohabitation entre infrastructures énergétiques et développement routier en RDC. Que révèle cet épisode ? L’impérieuse nécessité d’une planification intégrée pour éviter ces conflits coûteux. À Mbuji-Mayi, où la RN1 est l’artère économique du Kasaï-Oriental, chaque retard pèse sur le commerce et la mobilité des populations. L’élargissement promis pourrait fluidifier le trafic, mais à quel prix si les risques persistent ?
En toile de fond, cet accord SNEL-ACGT pose une question fondamentale : jusqu’à quand laissera-t-on des infrastructures essentielles devenir des menaces publiques ? Le chantier de la RN1, vitrine de la modernisation en cours, doit aussi servir de leçon pour les futurs projets. Car sécuriser les routes, c’est protéger des vies et dynamiser l’économie locale. Alors que les premiers coups de pelle s’annoncent, les Mbujimayens guettent cette métamorphose. L’enjeu dépasse la simple circulation : c’est leur droit à une ville où l’on ne joue plus sa vie à chaque déplacement.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net