« Je n’ai rien pu faire, les flammes ont tout pris, même mon bébé », sanglote une mère au milieu des cendres encore fumantes du quartier Kyeshero. Ce samedi matin aux alentours de 4 heures, un incendie violent s’est déclaré près de la nouvelle cathédrale en construction, plongeant le quartier dans une tragédie insoutenable. Un enfant de trois ans a péri dans ce brasier qui a laissé plusieurs familles sans abri, révélant une fois encore la vulnérabilité des habitants de Goma face aux sinistres récurrents.
Les témoignages divergent sur l’origine de l’incendie kyeshero goma : court-circuit électrique pour les uns, négligence domestique pour les autres. Pendant que les riverains luttaient désespérément contre les flammes avec des seaux d’eau, les secours officiels brillèrent par leur absence. « Où étaient les pompiers quand nous étions en train de risquer nos vies ? » interroge amèrement un voisin, les mains brûlées. Cette mort enfant incendie aurait-elle pu être évitée avec une intervention rapide ? La question hante désormais la communauté.
En moins de 24 heures, Goma a enregistré trois incendies dévastateurs. La veille, au quartier Mapendo près du stade des Volcans, 25 boutiques et cinq maisons partirent en fumée, nécessitant l’intervention conjointe de la MONUSCO et de la protection civile. Deux jours plus tôt, deux fillettes de 2 et 5 ans succombaient dans un autre sinistre. Ces sinistres mapendo et kyeshero s’inscrivent dans une série macabre : selon un rapport de juillet des conseils communaux de jeunesse, 27 maisons avaient déjà été réduites en cendres ce mois-là.
Le nouveau maire de Goma, Katembo Ndalieni Julien, nommé par l’AFC-M23, s’est rendu sur les décombres encore chaudes de Kyeshero. Dans un élan de solidarité, il a lancé un appel aux dons mais aussi mis en garde contre les pratiques mortelles : « Évitez les raccordements frauduleux au réseau de la SNEL, ces installations sauvages tuent ». Un avertissement qui résonne comme un aveu d’impuissance face à la précarité électrique chronique de la ville. Comment expliquer que ces incendies récurrents goma persistent malgré les mises en garde répétées ?
Derrière chaque incendie, ce sont des vies brisées et une précarité aggravée. Les survivants de Kyeshero errent maintenant parmi les décombres, cherchant désespérément des objets rescapés des flammes. « Tout ce que j’avais construit en 10 ans a disparu en 20 minutes », murmure un père de famille devant sa maison calcinée. La Croix-Rouge, qui a dû extraire les corps des fillettes deux jours plus tôt, alerte sur l’urgence humanitaire grandissante.
Ces tragédies successives posent une question fondamentale sur la sécurité urbaine dans une ville où les raccordements frauduleux snel constituent souvent la seule source d’électricité accessible. Alors que Goma tente de se reconstruire après l’éruption du Nyiragongo, ces incendies récurrents rappellent cruellement que les dangers quotidiens peuvent être aussi meurtriers que les catastrophes naturelles. Jusqu’à quand la population devra-t-elle choisir entre obscurité et risque mortel ? La réponse engage autant les autorités que la communauté internationale présente sur place.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
