Qui aurait parié sur cette pépite de 18 ans face à la colossale Coco Gauff ? Dans l’arène électrique du National Bank Open 2025, Victoria Mboko a signé l’un des plus retentissants exploits du tennis canadien moderne. En balayant la tête de série numéro 1 (6-1, 6-4), la joueuse d’origine congolaise a déclenché une onde de choc planétaire ! Une performance d’autant plus historique qu’elle propulse la wild-card en demi-finale – du jamais vu pour une Canadienne depuis Bianca Andreescu en 2019.
Sur le court central de Montréal, Mboko a déployé un tennis stratosphérique : revers cisaillants, services foudroyants et une mobilité spectaculaire. Face à la puissance de Gauff, finaliste récente de Roland-Garros, la cadette a opposé une intelligence tactique renversante. Dès le premier set, elle prend le match à la gorge, brisant deux fois le service de l’Américaine. Le public, d’abord sceptique, se lève progressivement devant cette démonstration de maestria. À 5-1, un passing-shot ravageur scelle l’acte I. Gauff, médusée, cherche désespérément des solutions face à cette tornade inattendue.
Le deuxième set confirme l’ascendant psychologique de la révélation congolaise. À 4-4, dans un jeu décisif de 12 minutes, Mboko sauve trois balles de break avec l’audace des grands soirs. Puis, tel un métronome implacable, elle conclut par un ace foudroyant. Statistiques à l’appui : 78% de premiers services gagnants, 24 coups gagnants contre 8 fautes directes. Un ratio de maître ! Cette victoire catapulte la 85e mondiale vers les sommets : son entrée dans le top 50 WTA devient inéluctable. Vertigineuse ascension pour celle qui pointait au 333e rang mondial en janvier !
Mais l’épopée ne s’arrête pas là. En finale, face à la redoutable Naomi Osaka, Mboko livre un combat de légende. Lâchant le premier set (4-6), elle opère un retour héroïque (6-4, 6-2) en déployant une variété de jeu stupéfiante. Drop-shots assassins, amorties millimétrées, montées au filet chirurgicales : l’arsenal complet. Elle rejoint ainsi Monica Seles dans le cercle très fermé des wild-cards victorieuses du National Bank Open. Un exploit qui dépasse le cadre sportif : symbole d’intégration réussie, cette fierté congolaise-canadienne électrise toute une génération.
Les réactions du circuit WTA témoignent de l’ampleur du phénomène. Coco Gauff, magnanime dans la défaite, salue “une combattante au potentiel illimité”. Nathalie Tauziat, icône française, prédit : “Si elle garde cette faim de victoire, les Majors sont à sa portée”. Des propos qui résonnent alors que Mboko s’envole pour Cincinnati, prochaine étape de sa météorique ascension.
Quel impact sur le tennis canadien ? Un séisme structurel. Les académies de Montréal voient affluer les demandes d’inscription. Fédération Tennis Canada annonce déjà un programme “voie Mboko” pour détecter les talents issus de l’immigration. Car au-delà des records – plus jeune demi-finaliste de l’ère professionnelle – la prodige incarne un nouveau modèle : fusion parfaite de rigueur nord-américaine et de flair congolais.
Reste la question ultime : jusqu’où peut monter cette étoile filante ? Avec son menton carré de guerrière et son sourire lumineux, Victoria Mboko semble prête à défier les lois de la gravité tennisistique. Son prochain défi ? S’installer durablement dans le gratin WTA et pourquoi pas, viser les JO 2028. Une certitude : le monde du tennis retiendra son nom. Le réveil canadien passe par Montréal… et Kinshasa !
Article Ecrit par Miché Mikito