La Haute cour militaire de la République Démocratique du Congo a décidé de renvoyer au 21 août 2025 l’examen des plaidoiries dans le procès impliquant l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila. Cette décision intervient après une audience cruciale tenue ce jeudi 7 août 2025, où plusieurs éléments de preuve ont été examinés, notamment une interview accordée par l’ex-président à RFI, laquelle aurait été lue intégralement par la greffière en séance.
Selon les magistrats militaires, cette déclaration médiatique constituerait un élément substantiel étayant l’accusation de soutien au mouvement rebelle AFC/M23, activement soutenu par le Rwanda. Comment ignorer la portée stratégique de tels propos dans un contexte régional aussi volatile ? Après l’analyse minutieuse de cette pièce à conviction et d’autres éléments du dossier, la juridiction s’est déclarée suffisamment éclairée pour fixer la date des ultimes argumentations.
Maître Richard Bondo, représentant la partie civile, a indiqué à l’issue de l’audience que la République démocratique du Congo envisageait de produire des pièces complémentaires devant la Haute cour militaire RDC. Cette démarche procédurale vise à consolider les fondements civils de l’accusation et à obtenir réparation pour les préjudices subis par l’État. « Ces éléments supplémentaires permettront d’asseoir irréfutablement la responsabilité de l’ancien chef de l’État », a-t-il affirmé devant la presse.
Le procès se déroule en l’absence persistante de Joseph Kabila, dont le défaut a été officiellement acté. L’ancien président, devenu sénateur à vie, fait face à un catalogue d’accusations graves : trahison, participation active à un mouvement insurrectionnel, complot contre la sûreté de l’État et apologie du terrorisme. Cette affaire trahison RDC trouve son origine dans un réquisitoire initié par le ministre de la Justice, aboutissant à un vote du Sénat autorisant les poursuites contre l’ancien chef d’État.
Cette procédure judiciaire historique, qui voit un ancien président congolais inculpé devant la justice militaire, soulève des interrogations fondamentales sur l’équilibre des pouvoirs en RDC. La prochaine audience du 21 août 2025, consacrée aux plaidoiries, déterminera la stratégie finale de l’accusation comme de la défense dans ce dossier sensible qui captive l’attention nationale et internationale. Le report du procès Joseph Kabila permet-il une instruction plus exhaustive ou révèle-t-il les complexités procédurales des affaires de haute trahison ? La réponse juridique s’écrira dans l’encre des argumentaires à venir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd