Face aux récriminations grandissantes des ménages kinois, une délégation ministérielle de haut vol a investi jeudi les rayons des grandes surfaces de Kinshasa. Conduite par Albert Kasongo Mukonzo, directeur de cabinet du ministère de l’Économie nationale, cette opération inédite de vérification des prix répond à une inquiétude palpable : la flambée des produits de première nécessité.
Cette descente sur le terrain, orchestrée dans le cadre de la lutte contre la spéculation économique en RDC, a révélé des écarts saisissants. Selon le communiqué officiel, des disparités de prix significatives ont été constatées entre les différentes enseignes pour des produits identiques. Un phénomène qui interroge sur les mécanismes de fixation des tarifs dans la capitale congolaise.
« La situation des prix constitue une priorité absolue pour le chef de l’État », a souligné Albert Kasongo, martelant l’urgence d’une action concrète. Dans un contexte où les réseaux sociaux bruissent de témoignages sur des hausses jugées injustifiées, cette opération marque un tournant. Mais quelles sont les véritables causes de ces variations ? Fluctuations des coûts d’importation, marges abusives ou simple spéculation ? Le ministère de l’Économie entend trancher cette épineuse équation.
La mission, prévue pour s’étaler sur quinze jours, adopte une méthodologie rigoureuse. « Notre objectif n’est pas la sanction immédiate, mais l’établissement d’un diagnostic précis », a précisé le directeur de cabinet. Une collecte méticuleuse de données est en cours, devant aboutir à un rapport circonstancié. Seules ces conclusions permettront à l’autorité compétente de décider des mesures correctives indispensables à la stabilité des prix en RDC.
Cette initiative s’inscrit dans une problématique économique plus large : comment garantir une transparence tarifaire dans un marché congolais fragmenté ? Les disparités observées ne sont-elles pas le symptôme d’un déficit de régulation ? Les experts économiques s’accordent sur un point : la volatilité des prix mine le pouvoir d’achat des Congolais et freine la croissance inclusive. La promotion de la stabilité des prix apparaît donc comme un pilier fondamental de la sécurité économique des ménages.
À l’heure où les défis inflationnistes menacent l’équilibre des comptes familiaux, cette opération de contrôle ministériel pourrait marquer un tournant. Reste à savoir si les données recueillies déboucheront sur une régulation plus stricte des pratiques commerciales. Une question cruciale alors que la confiance des consommateurs kinois dans la grande distribution semble érodée. Le ministère de l’Économie parviendra-t-il à rétablir l’équité dans ce secteur clé ? La réponse conditionnera la stabilité économique de Kinshasa à moyen terme.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net