Quatre vies emportées, une dizaine de disparus – principalement des enfants – et des quartiers entiers engloutis : les inondations qui ont frappé Beni dans la nuit du 5 août dressent un bilan macabre. Cette ville du Nord-Kivu, déjà meurtrie par des années de conflits, subit désormais la furie d’une nature déréglée. Des torrents boueux ont déferlé sur les quartiers ouest, notamment Rwangoma, emportant tout sur leur passage. Le bétail n’a pas été épargné, ajoutant une dimension économique à ce drame humanitaire.
Jean-Paul Kapitula, coordonnateur de la protection civile locale, alerte sur l’origine du désastre : « Les pluies diluviennes ont provoqué la crue subite des rivières Byahutu et Tuha. Mais derrière cette catastrophe apparente, se cache une vérité plus sombre. » Trois électrocutions par foudre – dont une mortelle – complètent ce tableau apocalyptique, tandis que les équipes de secours continuent de fouiller la boue à la recherche des disparus.
Cette tragédie n’est-elle pas le symptôme d’un mal plus profond ? Le responsable de la protection civile RDC pointe du doigt une double menace : « La mauvaise gestion environnementale locale et les effets dévastateurs du changement climatique Congo sont des bombes à retardement. Chaque arbre abattu, chaque sachet plastique jeté dans les cours d’eau, c’est un pas de plus vers l’effondrement. » Ses mots résonnent comme un cri d’alarme : « Notre environnement est en train de se venger. Ces morts étaient évitables. »
Les inondations Beni s’inscrivent dans une série noire de catastrophes Nord-Kivu. La fréquence et l’intensité des événements extrêmes interrogent sur notre capacité à protéger les populations vulnérables. La topographie de la région, combinée à une déforestation massive, transforme les précipitations en tsunamis terrestres. Les sols, privés de leurs racines protectrices, n’absorbent plus l’eau – la transformant en force destructrice.
Que faire face à cette urgence écologique ? Les autorités appellent à un sursaut collectif : reboisement massif, systèmes d’alerte précoce et gestion rigoureuse des déchets. Chaque disparus inondations RDC rappelle cruellement le coût de l’inaction. La protection civile RDC, en première ligne, souligne l’impérieuse nécessité d’intégrer la résilience climatique dans les politiques locales. Alors que la saison des pluies s’intensifie, Beni sonne l’alerte pour toute la nation : l’heure n’est plus aux diagnostics, mais à l’action concrète. La survie des communautés riveraines en dépend.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net