La nuit du mardi à mercredi, un drame économique a frappé Bandundu lorsque des flammes voraces ont englouti une partie cruciale du marché central. Des entrepôts remplis de marchandises, des chambres froides vitales pour la conservation des aliments, et des dizaines d’échoppes ont été réduits en cendres sous les yeux impuissants des commerçants. Les témoins pointent un court-circuit comme l’étincelle fatale qui a transformé ce hub économique en champ de ruines fumantes.
Mercredi matin, le spectacle était apocalyptique : des débris de vivres carbonisés, des vêtements en cendres et l’odeur âcre de la perte flottaient sur les lieux. Parmi les sinistrés, un commerçant la voix brisée raconte : « Un fil conducteur s’était coupé ici entre 19 et 20 heures. Nous avons tenté d’éteindre le feu, mais il a dévoré 19 maisons. Plus de 30 personnes y stockaient leur survie ». Cette incendie marché Bandundu révèle une fois encore la vulnérabilité des infrastructures face aux sinistres Kwilu.
L’avenue Lui ressemble désormais à un corridor de désespoir. Un autre commerçant, les mains vides, interroge le ciel : « Je suis mort, j’ai tout perdu. Un capital de 10 à 20 millions FC, comment vais-je nourrir ma famille ? ». Cette perte économique marché plonge des dizaines de foyers dans l’incertitude la plus totale. Comment une province riche en ressources peut-elle laisser ses acteurs économiques si exposés ?
Face à l’ampleur de la catastrophe, le vice-gouverneur du Kwilu, Espoir Masamanki, s’est rendu sur place. Après avoir écouté les sinistrés, il a annoncé une mesure urgente : « Nous diligenterons une commission enquête incendie pour établir les responsabilités et identifier les victimes ». Pourtant, l’ironie est cruelle : le drame s’est produit à quelques mètres du bureau de police urbaine, où les sapeurs-pompiers locaux opèrent… sans aucun véhicule anti-incendie. Ce court-circuit Bandundu souligne une négligence systémique.
Ce drame réveille le spectre du 27 octobre 2020, où un incendie avait tué cinq membres d’une même famille dans cette même ville. Les mêmes causes produiront-elles toujours les mêmes effets tant que les autorités négligeront la prévention ? Alors que la commission d’enquête se met en place, les sinistrés, eux, comptent leurs pertes et attendent des actes concrets. Cette tragédie pose une question brûlante : jusqu’à quand le Kwilu laissera-t-il ses marchés, poumons économiques de la population, à la merci d’un simple fil électrique défectueux ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd