Dans un contexte de crise persistante des services publics RDC, le gouverneur Kinshasa Daniel Bumba a convoqué ce mercredi 6 août 2025 les nouveaux dirigeants des régies de la capitale. Face à l’urgence des défis structurels, le chef de l’exécutif provincial a déployé une rhétorique martelant l’impératif d’efficacité, lors d’une rencontre où transparaissait une forme d’exaspération contenue.
Le tableau dressé par Daniel Bumba confine au réquisitoire : insalubrité endémique, gestion « chaotique » des déchets, étouffement routier chronique et mobilité paralysée. Ces maux, qui rongent le quotidien de quinze millions d’habitants, sont-ils le fruit de l’incurie ou de l’impuissance institutionnelle ? Le gouverneur, tranchant, a pointé la responsabilité directe des administrateurs, exigeant une rupture radicale avec les pratiques héritées. « Kinshasa ne peut plus attendre », a-t-il asséné, transformant la rencontre en tribunal moral de la gestion urbaine Kinshasa.
L’orientation stratégique semble claire : priorité à l’optimisation financière et à l’éradication des gaspillages. « Sans mobilisation efficace des ressources, nos ambitions resteront lettre morte », a prévenu Bumba, dans une allusion transparente aux détournements qui minent les caisses publiques. Cette focalisation sur les recettes traduit-elle une volonté réformatrice ou l’aveu d’une précarité budgétaire ? Le sous-texte politique est palpable : le gouverneur engage son crédit sur une promesse de transformation visible, conscient que l’échec scellerait son héritage administratif.
L’appel à la « synergie d’actions » résonne comme un constat implicite de l’émiettement des compétences entre entités publiques. Comment briser les silos bureaucratiques dans une métropole où la coordination relève du défi titanesque ? Le ton martial employé – « rigueur », « détermination », « engagement quotidien » – dessine les contours d’une méthode autoritaire face à l’urgence. Mais les beaux discours suffiront-ils à juguler les défis capitaux RDC que sont l’amoncellement des ordures et l’asphyxie circulatoire ?
La mise en garde finale contre « l’inertie et la négligence » sonne comme un ultimatum aux nouveaux responsables. En rappelant que « les Kinois méritent mieux », Daniel Bumba place délibérément la barre très haut, sachant que tout retard dans l’amélioration tangible des services se paierait cash en capital politique. Le pari est audacieux : transformer l’essai d’une gouvernance technocratique en succès populaire avant que la patience citoyenne ne s’érode davantage. L’heure n’est plus aux diagnostics mais à l’action – sous le regard scrutateur d’une population longtemps bernée par des promesses sans lendemain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net