Dans un mouvement stratégique révélateur des tensions urbaines, le gouverneur de Kinshasa Daniel Bumba Lubaki a convoqué ce mercredi les nouveaux dirigeants des régies financières et services publics de la capitale. Cette rencontre d’urgence, tenue dans l’enceinte même de l’hôtel de ville, intervient alors que la dégradation des services urbains Kinshasa atteint un seuil critique, cristallisant le mécontentement populaire. Le ton fut sans concession : l’autorité provinciale exige des résultats tangibles dans des délais serrés, sous peine de voir s’effondrer la crédibilité du programme gouvernemental.
Devant les responsables fraîchement nommés, Daniel Bumba a dressé un tableau sans fard des défis kinois. « Si vous ne jouez pas votre rôle comme il se doit, nous ne pourrons relever les innombrables défis de notre ville », a-t-il lancé, insistant sur l’impérieuse nécessité d’une synergie d’action. Les secteurs prioritaires ? L’gestion déchets Kinshasa, véritable plaie environnementale, l’assainissement, et la mobilité urbaine – trois domaines où les carences alimentent quotidiennement la colère des 15 millions d’habitants.
Quelle stratégie le gouverneur Kinshasa compte-t-il déployer pour inverser la courbe ? La réponse tient en deux exigences clés : une mobilisation accrue des recettes et une transparence absolue dans la gestion des fonds publics. Les régies financières se voient ainsi placées en première ligne, transformées en pivots de la renaissance urbaine. « J’invite chacun à jouer sa partition dans l’harmonie », a plaidé Bumba, reconnaissant implicitement les dysfonctionnements passés tout en esquissant une nouvelle gouvernance axée sur la redevabilité.
Cette mise en garde solennelle survient dans un contexte politique inflammable. L’exaspération des Kinois face aux ordures envahissantes, aux embouteillages paralysants et à la déliquescence des infrastructures atteint des sommets, risquant à tout moment de se muer en mouvement de protestation. Le gouverneur Daniel Bumba le sait : son leadership se jouera sur ce terrain. En exigeant une « rigueur » et une « performance » immédiates, il tente d’éviter un naufrage administratif qui rejaillirait sur l’exécutif provincial tout entier.
La véritable question reste en suspens : ces nouveaux responsables parviendront-ils à transformer l’essai dans une ville aussi complexe que Kinshasa ? L’accent mis sur la complémentarité des actions suggère une prise de conscience des échecs de la gestion en silos. Mais le temps presse. Alors que les bennes à ordures restent absentes des quartiers et que la circulation ressemble à un cauchemar logistique, chaque jour perdu creuse le fossé entre la population et ses institutions. La crédibilité de la province tient désormais à l’opérationnalisation concrète de ces directives – un défi aussi colossal que l’immensité kinoise elle-même.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd