Le centre-ville de Bunia a été le théâtre d’une nouvelle fusillade meurtrière, faisant au moins un mort et cinq blessés. Cet incident survient à peine une semaine après une attaque similaire, portant le bilan macabre à cinq civils tués et seize blessés en sept jours. La récurrence de ces violences armées plonge la population dans une psychose sécuritaire croissante.
Face à cette spirale, le député provincial Pascal Dudanga Kavarios monte au créneau pour dénoncer vertement l’approche des forces de l’ordre. Dans une déclaration cinglante, l’élu fustige la passivité et les retards d’intervention de la police nationale congolaise à Bunia. “La sécurité actuelle réagit au lieu d’anticiper”, assène-t-il, pointant un dispositif qui expose délibérément les citoyens.
Kavarios plaide pour une refonte radicale du modèle sécuritaire dans la région de l’Ituri. “La meilleure sécurité est proactive : quand on sait qu’une maison cache des armes, les services doivent intervenir avant le passage à l’acte”, argumente-t-il. Le député insiste sur la vulnérabilité des malfaiteurs lorsqu’ils sont pris en amont, une stratégie qui permettrait d’éviter ces bains de sang répétés.
Cette analyse trouve un écho particulier alors que le commandant urbain de la police nationale congolaise, le colonel Abeli Mwangu, annonce un renforcement des mesures. Depuis mercredi 6 août, des unités supplémentaires quadrillent les zones sensibles, notamment le quartier Lumumba. Des patrouilles accrues ont été déployées, mais ces dispositions suffiront-elles à rassurer une population traumatisée ?
La fusillade de Bunia intervient dans un contexte sécuritaire déjà délétère. Deux attaques en une semaine : jusqu’où ira cette escalade ? Les habitants dénoncent un sentiment d’abandon tandis que les commerces ferment plus tôt. Cette psychose sécurité paralyse progressivement la vie économique et sociale de la cité.
Les critiques du député Kavarios soulèvent des questions fondamentales sur la doctrine policière. Faut-il privilégier la présence visible ou le renseignement préventif ? Comment transformer une force réactive en instrument de sécurité proactive dans l’Ituri ? L’efficacité des nouvelles mesures annoncées par le colonel Mwangu sera scrutée à l’aune d’un indicateur implacable : l’absence de prochaines victimes.
Alors que Bunia retient son souffle, une certitude s’impose : chaque heure sans solution concrète accroît la défiance citoyenne. La réponse des autorités déterminera si la ville sombre dans la peur ou retrouve le chemin de la sérénité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net