Le centre-ville de Bunia a de nouveau tremblé sous les balles. Une fusillade meurtrière a éclaté mercredi, semant la panique parmi les civils et faisant au moins un mort ainsi que cinq blessés. Ce drame survient à peine une semaine après un premier incident similaire, portant le bilan macabre à cinq vies perdues et seize personnes blessées en l’espace de quelques jours.
L’insécurité à Bunia atteint désormais des proportions alarmantes, transformant le quotidien des habitants en un cauchemar permanent. La récurrence de ces attaques en plein jour interroge-t-elle sur l’efficacité des dispositifs de protection ? Face à cette escalade de violence, le député provincial Pascal Dudanga Kavarios a lancé une charge virulente contre les forces de l’ordre.
L’élu local dénonce une approche « trop passive et tardive » des services de sécurité. Dans un entretien retentissant, il a fustigé l’incapacité à anticiper les menaces : « La meilleure sécurité est celle qui est anticipative car là le malfrat est faible. » Cette critique police Ituri souligne un manque de renseignement opérationnel permettant d’intervenir préventivement, notamment par des descentes ciblées dans les repaires présumés d’armes illégales.
Le député Pascal Kavarios insiste sur l’urgence de protéger les civils : « Les forces de l’ordre mettent en danger la vie des habitants par leur réactivité défaillante. » Ses propos résonnent comme un avertissement sévère adressé aux autorités, alors que la psychose gagne du terrain dans les rues de la cité.
En réponse à cette nouvelle crise, le commandant urbain de la police, le colonel Abeli Mwangu, a annoncé un renforcement sécurité Bunia. « Le dispositif sécuritaire a été étoffé sur l’ensemble de la ville », a-t-il déclaré. Des mesures concrètes ont été déployées, notamment un quadrillage policier renforcé dans les zones sensibles comme le quartier Lumumba, avec multiplication des patrouilles.
Mais cette réaction suffira-t-elle à rassurer une population traumatisée ? Les commerces ferment plus tôt, les rues se vident au crépuscule, et la méfiance s’installe. Ce second incident en si peu de temps expose cruellement les failles du système sécuritaire local. Les autorités provinciales restent silencieuses face aux accusations du parlementaire, alimentant les interrogations sur leur capacité à endiguer cette vague criminelle.
La fusillade Bunia centre ville agit comme un révélateur des tensions latentes. Alors que les forces de l’ordre promettent désormais une présence accrue, les habitants attendent des actes concrets et durables. L’enjeu dépasse la simple réponse policière : il s’agit de restaurer la confiance dans des institutions dont la légitimité est ébranlée par ces échecs répétés. La crédibilité du renforcement sécurité Bunia annoncé se jouera dans les prochains jours, au rythme des patrouilles et surtout… à l’aune de l’absence de nouveaux drames.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net