Des combats d’une intensité rare ont secoué le territoire de Djugu en Ituri ce mercredi 6 août. Dès cinq heures du matin, les échanges de tirs ont retenti dans la localité de Likida, marquant le début d’une opération militaire décisive. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont finalement réussi à déloger les miliciens après plusieurs heures d’affrontements acharnés.
Cette intervention fait suite à la reprise d’Iga-Barrière par l’armée régulière, dans une région minée par les violences récurrentes. Selon des témoins locaux, le bilan humain reste lourd bien que non quantifié officiellement. Des pertes en vies humaines ont été enregistrées dans les rangs des belligérants, sans que les autorités ne communiquent de chiffres précis.
Le prix payé par les civils apparaît catastrophique. Plus d’une centaine d’habitations ont été réduites en cendres lors de ces affrontements Ituri. Des pillages systématiques ont privé les populations de leurs biens les plus précieux. Parmi les destructions les plus symboliques, un centre de santé flambant neuf – financé par une organisation internationale et jamais inauguré – a été entièrement calciné. Une église catholique subissait le même sort, réduite à un amas de cendres.
Face à cette violence territoire Djugu, l’exode fut immédiat. Des centaines d’habitants ont fui en direction de Baimani, Panduru et Gai. Les déplacés Mambisa affluent désormais vers cette chefferie déjà submergée par les vagues précédentes de déplacement. Comment ces communautés pourront-elles survivre sans abri ni ressources ?
La paralysie socio-économique est désormais totale dans la zone de Likida. L’accès reste extrêmement périlleux pour les humanitaires, tandis que le climat d’insécurité persiste malgré le retrait des miliciens Djugu. Les activités commerciales et agricoles sont à l’arrêt complet, plongeant les survivants dans une précarité absolue.
Les autorités coutumières expriment leur impuissance. Le chef de la chefferie de Mambisa dénonce une nouvelle escalade de violence dans une région exsangue. « Nous ne pouvons identifier clairement les auteurs de ces exactions », confie-t-il, soulignant l’opacité entourant ces miliciens. Cette destruction Likida s’inscrit dans une spirale infernale qui frappe l’Ituri depuis des mois.
L’armée congolaise maintient désormais ses positions dans la localité reconquise, mais les défis sécuritaires demeurent entiers. La reconstruction paraît lointaine tant que la menace des groupes armés plane sur ce territoire martyr. Jusqu’à quand les civils devront-ils payer le prix de ces affrontements Ituri à répétition ? La communauté internationale suivra-t-elle cette nouvelle tragédie humanitaire dans l’est de la RDC ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net