Comment endiguer la résurgence meurtrière des ADF dans l’Est congolais ? La société civile du territoire de Beni a lancé un cri d’alarme ce mardi 5 août, exigeant une synergie opérationnelle immédiate entre les forces armées nationales et internationales. Face à la multiplication des attaques rebelles, cette demande urgente vise à renforcer la lutte contre les Forces démocratiques alliées.
Richard Kirimba, vice-président de la société civile locale, a martelé l’impératif d’une coordination militaire Beni efficace : « Nous insistons désormais sur une collaboration concrète entre tous les acteurs engagés contre les ADF. Cela inclut les FARDC, leurs partenaires ougandais de l’UPDF, et les contingents de la MONUSCO ». Son plaidoyer souligne l’échec relatif des opérations actuelles malgré les déploiements conjoints.
La situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri s’est brutalement dégradée après une période d’accalmie trompeuse. Les groupes armés ont repris leurs attaques ciblant les civils, créant un climat de terreur persistante. Les populations locales subissent de plein fouet cette recrudescence de violences, remettant en cause les gains sécuritaires précédents.
L’appel intervient dans un contexte où les mécanismes de coordination entre FARDC, UPDF et MONUSCO montrent des lacunes opérationnelles. Les forces ougandaises sont déployées depuis fin 2021 sous accord bilatéral, tandis que la MONUSCO poursuit son appui logistique aux troupes congolaises. Pourtant, cette présence multiforme n’a pas empêché les rebelles ADF d’intensifier leurs actions déstabilisatrices.
La société civile Beni sécurité pointe un défaut crucial : l’absence de stratégie unifiée permettant d’optimiser les renseignements, les patrouilles et les frappes préventives. « Le maintien de la pression sur l’ennemi nécessite une intégration des efforts », insiste Kirimba. Les récentes attaques démontrent l’incapacité à protéger efficacement les zones vulnérables malgré les effectifs combinés.
Cette demande de coordination renforcée fait écho aux préoccupations croissantes concernant la protection des civils. Les attaques rebelles RDC ont provoqué de nouveaux déplacements massifs de population, aggravant la crise humanitaire. Les témoignages recueillis sur place décrivent des communautés abandonnées à leur sort, malgré la présence affirmée des forces de sécurité.
Les défis logistiques et linguistiques persistent entre les troupes congolaises et ougandaises, tandis que le mandat de la MONUSCO limite son engagement direct. Les observateurs militaires soulignent la nécessité d’une cellule conjointe de commandement capable de synchroniser les interventions sur le terrain. Sans cette architecture opérationnelle, les actions restent fragmentées et moins efficaces.
La balle est désormais dans le camp des autorités politiques et militaires. La réponse à cet appel déterminera l’efficacité de la lutte contre les ADF Nord-Kivu Ituri dans les prochaines semaines. L’enjeu est de taille : restaurer la confiance des populations tout en neutralisant définitivement la menace rebelle. Le temps presse, car chaque retard se paie en vies civiles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net