Une situation alarmante se déroule dans le territoire de Mambasa, en Ituri, où des membres de la société civile ont lancé un appel pressant pour la libération de plusieurs otages retenus par des miliciens de l’Union des patriotes pour la libération du Congo (UPLC). Ces civils, principalement des cultivateurs, ont été enlevés il y a quelques jours dans le village de Ntabia, selon des sources locales crédibles.
Les conditions de détention des otages sont qualifiées d’inhumaines par les défenseurs des droits humains. Les individus capturés seraient séquestrés dans un cachot situé à Katu, localité voisine, sans accès aux soins élémentaires ni à une nutrition adéquate. Le sort de ces personnes reste incertain, alimentant l’angoisse des familles et des communautés affectées.
Le mode opératoire des ravisseurs a été clairement identifié : les miliciens de l’UPLC, originaires de Katu, auraient investi Ntabia pour procéder à des arrestations arbitraires de jeunes en train de se divertir. Comme le confirme un acteur de la société civile sous couvert d’anonymat : « Ces groupes armés utilisent les enlèvements comme stratégie de financement illicite. La libération est systématiquement conditionnée au versement d’une rançon, transformant la population en source de revenus pour leurs activités criminelles. »
Cet épisode s’inscrit dans une série de violations graves des droits humains perpétrées par des groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo. Les activistes locaux dénoncent avec véhémence ces exactions, soulignant que la terreur instaurée par l’UPLC paralyse progressivement la vie socio-économique de la région. « Comment tolérer que des civils soient ainsi transformés en monnaie d’échange ? », s’interrogent-ils, exigeant une réponse immédiate des autorités provinciales et nationales.
Dans une déclaration formelle, les organisations de la société civile de Mambasa ont exigé l’implication urgente des forces de sécurité et de la justice. Elles réclament non seulement la libération sans condition des otages de Ntabia, mais aussi la neutralisation des réseaux criminels responsables.
« Nous en appelons aux autorités compétentes pour qu’elles interviennent sans délai. La population vit dans la crainte constante de fréquenter cette zone, ce qui paralyse les activités agricoles vitales pour notre subsistance », peut-on lire dans leur communiqué.
L’impact psychologique et économique de ces enlèvements dépasse largement le cadre individuel. La peur d’être capturé a provoqué un exode partiel des cultivateurs, menaçant la sécurité alimentaire de toute la sous-région. Face à cette crise, les défenseurs des droits humains rappellent l’obligation de l’État de protéger ses citoyens contre de telles exactions, conformément aux engagements internationaux de la RDC en matière de protection civile.
La balle est désormais dans le camp des autorités judiciaires et sécuritaires. La société civile guette toute initiative visant à sécuriser l’axe routier Beni-Mambasa, théâtre récurrent de telles violences. En l’absence d’action concrète, c’est toute la crédibilité des institutions congolaises dans la lutte contre l’impunité qui pourrait être remise en cause. Les prochaines heures seront déterminantes pour le sort des otages et la stabilité de l’Ituri.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net