Dans un geste stratégique mettant fin aux spéculations persistantes, Félix Tshisekedi a fermement confirmé ce dimanche le maintien de Judith Suminwa à la tête du gouvernement congolais. Cette décision, prise lors d’une réunion cruciale du présidium de l’Union Sacrée de la Nation (USN), souligne la volonté présidentielle d’assurer une continuité politique face aux défis multidimensionnels que traverse la République Démocratique du Congo. Le maintien de Judith Suminwa, pierre angulaire de cette annonce, intervient dans un contexte où les attentes populaires en matière de réformes structurelles n’ont jamais été aussi pressantes.
Le chef de l’État a simultanément dévoilé les contours d’un futur gouvernement resserré, dont l’effectif ne dépassera pas la cinquantaine de membres. Cette réduction drastique, présentée comme un gage d’efficacité, s’accompagne d’une ouverture inédite aux forces d’opposition et à la société civile. Une manœuvre visant explicitement à renforcer la cohésion nationale dans un pays fracturé par les tensions politiques et les crises sociales. Cette configuration gouvernementale réduite en RDC répond-elle véritablement aux impératifs de gouvernance inclusive ? La réponse se mesurera à l’aune de sa capacité à intégrer des voix dissidentes dans l’appareil décisionnel.
Parallèlement, l’Union Sacrée de la Nation s’apprête à vivre un moment charnière avec la tenue prochaine d’un congrès destiné à revisiter sa charte fondatrice. Cette refonte institutionnelle, présentée comme nécessaire pour clarifier les orientations et optimiser le fonctionnement de la plateforme politique, pourrait bien redéfinir les équilibres internes du principal pilier de la majorité présidentielle. Le Congrès USN représente ainsi une opportunité – ou un risque – pour Tshisekedi de consolider son leadership face aux courants divergents qui traversent sa propre coalition.
Dans un dernier volet aux implications géopolitiques notables, le président a publiquement endossé l’accord de Washington, appelant sa famille politique à soutenir ce cadre diplomatique. Cet appui explicite interroge sur la ligne de crête que tente d’emprunter le pouvoir congolais entre souveraineté nationale et partenariats internationaux. La manière dont l’Union Sacrée de la Nation traduira ce plaidoyer en actions concrètes constituera un test de loyauté envers le locataire du Palais de la Nation.
L’architecture politique dessinée ce dimembre mêle donc continuité et rupture : maintien d’une cheffe de gouvernement éprouvée, mais compression ministérielle radicale ; consolidation de l’USN par un congrès refondateur, tout en l’exposant à des réajustements potentiellement déstabilisateurs. Ces annonces interviennent alors que la RDC navigue entre urgences sécuritaires à l’Est et pressions économiques. Le gouvernement réduit promis par Tshisekedi parviendra-t-il à incarner cette « nouvelle gouvernance » tout en préservant l’unité de l’Union Sacrée de la Nation ? La réponse se jouera dans les semaines décisives qui viennent, où la formation de l’équipe gouvernementale et la tenue du congrès USN dessineront l’horizon politique congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd