La nuit du 1er août a viré au cauchemar dans le quartier Congo, à Lubumbashi. Sous les flammes voraces, onze vies se sont éteintes, dont celles d’enfants pris au piège dans cet enfer soudain. « On entendait des cris déchirants, puis plus rien… juste le crépitement du feu qui dévorait tout », murmure un voisin, le regard encore hanté par les images de cette tragédie survenue dans la commune de Ruashi.
À l’aube, le bilan est accablant : des corps calcinés gisent parmi les décombres fumants, des biens familiaux réduits en cendres. Le drame de Ruashi, l’un des plus meurtriers récemment enregistrés dans le Haut-Katanga, a provoqué une onde de choc dans ce quartier populaire de Lubumbashi. Comment des familles entières ont-elles pu être ainsi piégées par les flammes ? Cette question tourmente les survivants, tandis que l’origine de l’incendie demeure un mystère pour les services de secours.
Une délégation officielle menée par le ministre provincial de l’Intérieur s’est rendue sur les lieux du sinistre, accompagnée du maire de Lubumbashi, de la bourgmestre de Ruashi et du commissaire provincial de la police. Leur constat est sans appel : l’ampleur des dégâts matériels n’a d’égal que l’horreur humaine. « C’est un spectacle de désolation. Ces victimes de l’incendie à Lubumbashi appelaient à l’aide, mais personne n’a pu les sauver à temps », confie un membre des services de sécurité sous couvert d’anonymat.
À la morgue de l’hôpital Jason Sendwe, où les dépouilles ont été transférées, l’atmosphère est lourde de douleur muette. Des proches effondrés identifient péniblement leurs disparus, tandis que les autorités tentent d’organiser la prise en charge des familles sinistrées. Ce drame à Ruashi met en lumière la vulnérabilité des habitats précaires face aux risques d’incendie dans la région. Pourquoi des tragédies similaires se répètent-elles dans les quartiers populaires de la RDC ?
Derrière les statistiques glacées – onze victimes dont des mineurs – se cachent des destins brisés et des questions brûlantes sur la prévention des incendies au Katanga. L’absence de moyens de lutte adaptés dans les zones densément peuplées transforme trop souvent un départ de feu en catastrophe humaine. Alors que les funérailles des victimes s’organisent, la communauté du quartier Congo cherche des réponses. Cette nouvelle hécatombe rappelle cruellement que la sécurité incendie reste un luxe inaccessible pour beaucoup de Congolais des quartiers populaires.
Ce drame survenu dans la commune de Ruashi interroge notre capacité collective à protéger les plus vulnérables. Alors que les enquêtes débutent pour déterminer les causes exactes de l’incendie, une certitude s’impose : sans investissement urgent dans des infrastructures de sécurité et des plans d’urgence accessibles, le Haut-Katanga continuera de pleurer ses enfants partis en fumée.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net