Une nouvelle fusillade a plongé Bunia dans l’effroi dans la nuit du samedi 3 août. Des assaillants lourdement armés ont pris d’assaut l’hôpital Alti, spécialisé dans le traitement de la tuberculose, situé dans le quartier Mudzipela. Le calme nocturne a été violemment rompu par des détonations vers 2 heures du matin.
Les bandits ont méthodiquement saccagé le laboratoire de l’établissement médical. Un laborantin d’une quarantaine d’années, présent sur les lieux, a reçu une balle dans le thorax lors de l’assaut. L’état du soignant est jugé critique par les médecins ayant procédé aux premiers soins. Les services de sécurité ont été dépêchés sur place, mais les agresseurs avaient déjà pris la fuite.
Cette attaque contre un centre de santé soulève des questions alarmantes. Pourquoi cibler délibérément un hôpital déjà confronté à la lutte contre la tuberculose ? Comment des bandits opèrent-ils avec une telle impunité au cœur de Bunia ? L’hôpital Alti, vital pour la région, voit désormais sa mission humanitaire gravement compromise.
Le drame de Mudzipela intervient moins d’une semaine après une fusillade meurtrière au quartier Yambi Yaya. Cet incident précédent avait fait trois morts et quatorze blessés parmi les civils. La répétition de ces violences en milieu urbain signale une escalade inquiétante de l’insécurité en Ituri.
Les autorités provinciales restent muettes sur d’éventuelles pistes d’enquête. Aucun groupe armé n’a revendiqué l’attaque, bien que plusieurs milices opèrent dans le territoire de Djugu. Les résidents de Mudzipela expriment leur colère face à cette insécurité chronique. “Nos vies ne valent plus rien ici”, témoigne un habitant sous couvert d’anonymat.
La recrudescence des violences à Bunia interroge sur l’efficacité des mesures sécuritaires. Malgré la présence de l’armée et de la police, les bandits armés continuent de semer la terreur. Les établissements de santé, sanctuaires en temps de conflit, deviennent désormais des cibles. Cette dérive marque-t-elle une nouvelle phase dans la crise sécuritaire qui mine l’Ituri depuis des années ?
Le laborantin blessé a été transféré en urgence vers un hôpital de référence. Son pronostic vital reste engagé selon les dernières informations médicales. Les dégâts matériels à l’hôpital Alti compromettent sérieusement la continuité des soins aux patients tuberculeux. Une cellule psychologique a été mise en place pour le personnel traumatisé.
Cette double fusillade en moins d’une semaine révèle la vulnérabilité des centres urbains de l’Ituri. Bunia, pourtant siège de la MONUSCO, subit des violences qui rappellent les pires heures de la province. Jusqu’où ira cette spirale infernale ? La communauté internationale restera-t-elle spectatrice de cette tragédie sanitaire et sécuritaire ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net