Une attaque sanglante attribuée aux Forces Démocratiques Alliées (ADF) a une nouvelle fois frappé Komanda, plongeant la région dans le deuil et l’effroi. Dans le sillage immédiat de cette tragédie, une vidéo virale a envahi les réseaux sociaux, accusant à tort la Mission des Nations Unies (MONUSCO) de complicité dans ce carnage. Cette diffusion rapide a généré une dangereuse confusion parmi la population déjà traumatisée.
Face à cette campagne de désinformation, le colonel Siro Nsimba Bunga Jean, administrateur militaire du territoire d’Irumu, est intervenu avec fermeté. Il a catégoriquement démenti toute implication de la MONUSCO dans l’événement. « C’est un faux montage malveillant réalisé par des personnes de mauvaise foi », a-t-il déclaré, qualifiant la vidéo de « copier-coller provenant des ennemis de la paix ». Le colonel Nsimba a lancé un appel pressant à la vigilance, exhortant les citoyens à ne pas se laisser manipuler par ces « messages mensongers » qui visent explicitement à semer le trouble et à diviser.
L’officier a profité de cette mise au point pour rappeler l’objectif central des opérations en cours dans la région. « Notre cible n’est en aucun cas les agents de la MONUSCO, mais bien les groupes armés qui continuent à terroriser notre population », a-t-il insisté, soulignant que la lutte contre les ADF, auteurs récurrents d’attaques contre les civils, demeure la priorité absolue des forces de sécurité. Qui cherche à profiter de cette confusion pour affaiblir la réponse sécuritaire ?
Cette analyse est partagée par la Convention pour le respect des droits humains (CRDH), antenne d’Irumu. Son coordonnateur local, Christophe Munyanderu, pointe du doigt la stratégie des assaillants. Il estime que les ADF bénéficient de complicités actives au sein même de la population. Ces relais exploiteraient délibérément les réseaux sociaux pour propager des informations erronées et créer un climat de panique paralysant. « L’ennemi cherche à déstabiliser Komanda en utilisant certains habitants comme relais pour ses manœuvres », a expliqué Munyanderu, mettant en lumière une nouvelle facette de la menace sécuritaire dans l’Ituri.
En réponse à l’attaque et pour contrer cette vague de désinformation, un renforcement significatif du dispositif sécuritaire a été mis en œuvre. Placées sous le commandement du secteur Komanda-Luna, les forces armées ont déployé des moyens supplémentaires afin d’assurer une meilleure protection des civils. Selon des sources sécuritaires bien informées, cette mobilisation rapide a déjà porté ses fruits. Un retour progressif à une vie normale est observé dans la zone, bien que la vigilance reste de mise face à la persistance de la menace ADF et à la manipulation de l’information.
Cet épisode illustre la double bataille que doit mener la région : sur le terrain contre les groupes armés, et dans l’espace numérique contre la désinformation orchestrée. La sécurité à Irumu et dans ses environs dépend désormais autant de la force des armes que de la lucidité de la population face aux pièges tendus sur les réseaux sociaux en RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net