Le ton est martial, la défense tranchante comme une contre-attaque décisive en fin de match. Didier Budimbu, ministre des Sports de la RDC, répond coup pour coup aux détracteurs des trois partenariats stratégiques conclus avec des géants européens pour près de 90 millions USD. Dans un entretien fleuve accordé à Jeune Afrique, le patron du sport congolais assume pleinement les accords avec le FC Barcelone et l’AS Monaco, les érigeant en pièces maîtresses d’une stratégie de formation joueurs congolais historique.
“Moi, je suis ministre des Sports, pas de la Pêche ou des Infrastructures !” lance-t-il, sabre au clair. “Ma mission ? Promouvoir le sport congolais. Point final. On vient me parler de routes… 10 millions de dollars, c’est 4 ou 5 km de route. Doit-on sacrifier l’avenir de nos talents pour cela ? Absurde !” Le message fuse comme un penalty en lucarne : chaque dollar investi dans ces Partenariat FC Barcelone RDC et Contrat AS Monaco RDC est un pari sur l’excellence.
Mais que cachent réellement ces deals tant décriés ? Budimbu détaille le plan d’attaque avec la précision d’un stratège. Côté Barça, le contrat prévoit un véritable blitz formation : 40 entraîneurs locaux coachés sur 4 ans, 50 jeunes en immersion totale au Camp Nou et 50 autres formés à Kinshasa par les experts catalans. Sans compter ce showroom permanent au cœur du temple blaugrana vantant la RDC comme “bendele ya makasi” – un étendard qui s’impose. “Le Rwanda a dépensé la même somme juste pour un logo sur un maillot d’entraînement de l’Atlético, sans aucun volet pédagogique”, compare-t-il, tirant à boulets rouges sur les critiques.
Le ministre balaie d’un revers les accusations de gaspillage du Budget sports RDC. Ses arguments chocs ? Les Léopards engloutissent déjà 200 000 à 300 000 USD par simple déplacement en avion, sans compter les primes joueurs (5 000 USD par convocation) ou les allocations supporters (500 USD par match). “Ces partenariats sont une opportunité unique de structurer notre écosystème sportif”, martèle-t-il. Une contre-offensive soutenue par la création imminente d’un comité technique d’élite incluant des légendes comme Ibenge, Mputu ou Bukasa, chargé de détecter les pépites à envoyer en Europe.
Autre révélation explosive : Monaco n’était pas le premier choix. L’Olympique Lyonnais avait proposé 6 millions USD avant que Kinshasa ne rompe les négociations. Motif ? “Un club promis à la relégation en Ligue 2 ne servait pas notre ambition internationale”, lâche Budimbu, pragmatique. Preuve que chaque décision est mûrement calculée dans cette bataille pour la reconnaissance sportive africaine.
Alors, investissement visionnaire ou folie des grandeurs ? Le ministre campe sur ses positions : ces contrats sont des incubateurs à champions. Avec des clauses d’évaluation régulières pour ajuster le tir, ils pourraient bien offrir à la RDC ce que l’argent seul ne peut acheter : une génération dorée formée aux meilleures méthodes européennes. Le verdict final ? Il se jouera sur les terrains de training et dans les centres de formation durant les quatre prochaines saisons. Mais une chose est sûre : Budimbu n’a pas l’intention de rendre les armes dans ce combat pour l’avenir du sport national.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd