Une initiative de paix exclusivement africaine a été lancée pour résoudre la crise sécuritaire dévastant l’Est de la République démocratique du Congo. Cette démarche historique résulte d’un sommet conjoint tenu à Addis-Abeba le 1er août, où la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont décidé de mutualiser leurs efforts. Face à une situation qualifiée de « désastreuse », les organisations régionales entendent apporter des solutions durables.
Lors de ce sommet Addis-Abeba RDC, les présidents William Ruto (Kenya) et Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe) ont plaidé pour un cadre unifié sous l’égide de l’Union africaine. « Il existe désormais un processus mené par l’Afrique, rassemblant Nairobi, Luanda et toute autre initiative », a déclaré le chef d’État kényan. Cette initiative paix africaine RDC vise à coordonner les multiples efforts de médiation dans une approche cohérente.
La gravité de la crise sécuritaire Est RDC a été soulignée avec force. Le président Ruto a pointé une triple urgence : crise humanitaire aiguë, dégradation sécuritaire alarmante et instabilité chronique. Des milliers de vies ont été emportées cette année seulement dans des violences interminables. Comment expliquer l’incapacité à stoigner cette spirale mortifère ?
Cette initiative EAC SADC RDC intervient dans un contexte de tensions persistantes avec le groupe rebelle M23. Bien qu’une déclaration de principes en vue d’un cessez-le-feu permanent ait été signée en juillet, les combats se poursuivent. Le conflit M23 RDC, alimenté par des rivalités ethniques et la convoitise des minerais précieux, demeure l’un des plus longs du continent. Le soutien rwandais aux insurgés a été maintes fois dénoncé par Kinshasa.
Les défis sont immenses pour cette nouvelle feuille de route africaine. La mutualisation des mécanismes existants représente-t-elle une avancée décisive ? L’efficacité de cette coordination régionale devra être mesurée à l’aune des résultats sur le terrain. Des milliers de déplacés attendent des actes concrets, alors que les violences compromettent toute perspective de développement.
L’urgence d’une solution africaine s’impose face à l’échec des interventions internationales passées. Cette initiative conjointe marque un tournant dans la gestion de la crise par les acteurs régionaux eux-mêmes. Le succès dépendra de la capacité à imposer un cessez-le-feu effectif et à désamorcer les logiques de prédation minière. L’espoir renaît-il enfin pour les populations meurtries de l’Est congolais ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net