Une nouvelle vague de déplacés fuit les combats dans le Nord-Kivu. Les affrontements entre rebelles du M23 et combattants Wazalendo ont forcé des centaines de familles à gagner Mweso, dans la chefferie de Bashali. Ce vendredi 1er août, des colonnes de civils épuisés ont afflué vers cette cité du territoire de Masisi, fuyant l’offensive lancée depuis le 25 juillet en chefferie de Bwito.
L’objectif affiché des rebelles M23 reste la neutralisation des FDLR et des Volontaires pour la défense de la patrie. Mais les conséquences humanitaires s’avèrent dévastatrices. Les déplacés proviennent principalement du village Jardin Théicole de Ngeri, de Nyarubande et du groupement Kihondo. À leur arrivée, la majorité se retrouve sans effets personnels ni ressources vitales.
Dans quelles conditions survivent-ils ? Quelques familles locales offrent un accueil précaire. La plupart errent dans des bâtiments scolaires réquisitionnés : l’école primaire SERA et l’Institut des techniques médicales servent désormais d’abris de fortune. Cette situation expose crûment l’ampleur de la crise humanitaire à Masisi.
Pire encore, des groupes vulnérables continuent leur fuite. Des femmes enceintes et des enfants marchent vers des villages voisins, où aucun dispositif d’assistance n’existe. L’absence d’eau potable, de nourriture et de structures sanitaires aggrave chaque heure leur calvaire. Comment empêcher une catastrophe sanitaire ?
Face à l’urgence, la société civile locale a lancé un cri d’alarme. Elle dénonce des conditions de vie inhumaines favorisant famine et épidémies. Un appel pressant a été lancé pour des abris décents, une aide alimentaire d’urgence et l’accès à l’eau potable. La précarité des déplacés de Mweso symbolise l’enfer des combats Rutshuru.
Parallèlement, les affrontements s’étendent au territoire de Walikale. Des combats opposent toujours rebelles M23 et VDP Wazalendo à Peti, sur l’axe Kalembe-Pinga. Cette extension du conflit Nord-Kivu laisse présager de nouveaux déplacements de population. L’impasse sécuritaire persiste tandis que la tragédie humaine s’amplifie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net