Le coup d’envoi du recrutement pour la 10e promotion de l’École nationale d’administration (ENA-RDC) a été donné ce jeudi à Kinshasa sous l’égide du vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau. Cette opération cruciale pour le renouvellement de l’administration publique congolaise se poursuivra jusqu’au 9 août 2025, avec un objectif clair : sélectionner 100 futurs cadres parmi les talents nationaux. Mais comment cette formation d’élite va-t-elle transformer la gestion publique en RDC ?
Les inscriptions se font exclusivement en ligne via l’application MyENA, accessible sur www.ena.cd, marquant une digitalisation historique du processus. Tombola Moke, Directeur général de l’ENA, a présenté cette plateforme comme « un pont technologique entre les générations », permettant non seulement la dématérialisation des candidatures mais aussi la création d’un réseau pérenne entre anciens et nouveaux élèves. Une innovation saluée par les observateurs comme un pas vers la modernisation du concours administration publique.
La formation fonction publique proposée s’étalera sur 12 mois intensifs, incluant un stage professionnel immersif. Ce cursus vise explicitement à « rajeunir qualitativement » l’appareil étatique, selon les termes du vice-Premier ministre. Jean-Pierre Lihau a souligné le caractère stratégique de l’ENA-RDC : « Cet institut est l’outil par excellence pour professionnaliser notre haute administration et impulser les réformes structurelles attendues par la nation ».
Fait notable : des dispositions spéciales ont été prises pour garantir l’accès au recrutement ENA RDC aux candidats des provinces sous occupation ou à faible connectivité. « L’excellence administrative ne doit souffrir d’aucune exclusion géographique », a martelé le ministre, répondant ainsi aux craintes de marginalisation régionale. Cette mesure inclusive interroge : l’ENA parviendra-t-elle à devenir un véritable creuset national ?
Le processus de sélection pour cette ENA-RDC 10e promotion repose sur une combinaison de tests écrits, d’analyses de dossier et d’entretiens oraux. Les futurs lauréats bénéficieront d’un enseignement pluridisciplinaire axé sur l’éthique publique, la gestion budgétaire et les défis du développement congolais. Une opportunité unique alors que le pays engage sa mue administrative.
Avec seulement 100 places disponibles pour toute la RDC, la compétition s’annonce féroce. Les inscriptions via MyENA devront concilier simplicité d’usage et rigueur technique, un défi relevé par les concepteurs de l’application. Cette promotion historique portera-t-elle les germes d’une administration plus performante et moins bureaucratique ? La réponse se construira dans les salles de classe de l’ENA, mais aussi sur le terrain lors des stages pratiques.
Alors que le compte à rebours est lancé jusqu’au 9 août 2025, cette 10e promotion représente bien plus qu’une simple formation. Elle incarne l’espoir d’une fonction publique régénérée, capable de relever les défis du siècle. Reste à savoir si cette injection de nouveaux talents suffira à transformer durablement les pratiques administratives congolaises, dans un contexte où les attentes citoyennes n’ont jamais été aussi fortes.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net