La planète brûle, et le poumon vert de l’humanité suffoque. Alors que la COP30 s’annonce à Belém en novembre, la République Démocratique du Congo déploie une stratégie audacieuse pour sauver ses forêts tropicales, ces remparts vitaux contre l’emballement climatique. La ministre de l’Environnement Ève Bazaïba a dévoilé une alliance inédite avec le Brésil et l’Indonésie, un front uni pour exiger la création d’un fonds perpétuel climat dédié aux écosystèmes menacés. Un signal fort dans un contexte où la déforestation ravage chaque minute l’équivalent de 30 terrains de football au Congo.
Lors de la présentation de la feuille de route congolaise, la patronne de l’environnement a martelé l’urgence : “L’installation d’un centre spécialisé sur le marché du carbone et les engagements dits ’20’ constituent les priorités absolues de nos pays”. Ce trio de géants forestiers, qui abrite plus de la moitié des forêts tropicales mondiales, entend imposer deux leviers révolutionnaires : un mécanisme de financement durable pour la préservation et une rémunération juste des services écosystémiques. Car comment protéger ces sanctuaires de biodiversité sans compenser les communautés qui les gardent ?
Le secrétaire général à l’Environnement a souligné l’impérieuse nécessité d’aplanir les divergences internes avant ce sommet décisif. Le gouvernement exige une délégation congolaise parlant d’une seule voix du 10 au 21 novembre, soutenue par les partenaires au développement. Un enjeu de crédibilité majeur quand on sait que les forêts du bassin du Congo captent 1,2 milliard de tonnes de CO₂ annuellement – l’équivalent des émissions du Japon !
Cette COP30 s’annonce comme un tournant historique pour l’action climatique globale. Outre la bataille pour les forêts tropicales, les négociations porteront sur l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la justice climatique envers les pays du Sud, et la protection des droits des peuples autochtones, premiers gardiens des écosystèmes. La RDC, avec son alliance Brésil-Indonésie, place la barre haut : exiger que les pollueurs payent enfin pour les services vitaux rendus par les arbres.
Mais au-delà des mécanismes financiers, c’est une révolution des consciences que prône Kinshasa. Les forêts en détresse ne sont pas de simples “puits de carbone” mais des cathédrales vivantes régulant le cycle de l’eau, abritant des espèces uniques et stabilisant le climat africain. Sans un fonds pérenne, comment empêcher l’asphyxie programmée de ces écosystèmes ? Les discours, comme celui de la ministre Bazaïba, résonnent désormais comme un ultimatum : le temps des promesses est révolu, place aux actes concrets. L’avenir climatique de l’humanité se jouera aussi dans les allées de Belém.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net