Un nouvel incident aérien a secoué l’aéroport national Murongo de Bunia ce mercredi 30 juillet. Un petit avion de la compagnie Tracep, en provenance d’Aru sans passagers, a raté son atterrissage et terminé sa course hors piste. Aucun dégât matériel ni perte humaine n’a été déploré, mais l’événement a déclenché une réaction immédiate des autorités aériennes.
La Régie des Voies Aériennes (RVA Ituri) a lancé un ordre d’évacuation sans délai pour les populations installées près des infrastructures. Paul Bunangana, commandant de la RVA Ituri, a justifié cette mesure radicale par des risques vitaux. « Supposez qu’il s’agisse d’un Airbus A320 avec le nouvel aéroport en construction », a-t-il averti. « Les dégâts seraient catastrophiques ». Cette déclaration intervient alors que les travaux de modernisation de l’aéroport, confiés à l’entreprise Mont Gabaon, doivent permettre l’accueil de gros porteurs d’ici 36 mois.
La sécurité aéroportuaire en RDC reste un défi permanent. Ce n’est d’ailleurs pas le premier incident du genre : la semaine dernière, un appareil en provenance d’Aru avait déjà dévié dans la zone en travaux. Bunangana rappelle avec insistance la réglementation en vigueur. « Être à côté d’un aéroport signifie courir trop de risques. La loi exige une distance minimale », a-t-il martelé, sans confirmer si le calendrier des travaux serait respecté.
L’avertissement de la RVA Ituri souligne une problématique récurrente dans la région de l’Ituri. Malgré les appels répétés, des habitations continuent de s’ériger à proximité immédiate des pistes. Le commandant a toutefois laissé entrevoir des progrès : « Si nous continuons à cette allure, nous aurons des résultats concrets d’ici quelques mois ». Une lueur d’espoir dans un dossier où la sécurité des civils semble constamment menacée.
La modernisation de l’aéroport de Bunia représente un enjeu économique majeur pour la province. Mais à quel prix humain ? L’évacuation ordonnée pose la question de la cohabitation entre développement infrastructurel et sécurité publique. Les riverains de Murongo devront désormais choisir entre leur lieu de vie et leur survie, dans un contexte où les incidents aériens se multiplient. Les travaux d’élargissement, qui incluent également l’asphaltage des artères de Bunia, ne suffiront pas à garantir la sécurité sans une application stricte des zones d’exclusion.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd