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RDC : François Mwarabu réhabilité au FRIVAO, Mutamba dans la tourmente judiciaire

Le ministre a.i de la Justice, Samuel Mbemba, a prononcé ce mardi 29 juillet 2025 la réhabilitation officielle de l’abbé François Mwarabu à la tête du Fonds pour la réparation et l’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (FRIVAO). Cette décision ministérielle met un terme à une suspension d’un an ordonnée par l’ancien ministre Constant Mutamba, dans un dossier marqué par d’importantes turbulences administratives et des allégations de corruption au sein de la justice congolaise.

Dès son retour aux commandes de l’institution chargée des fonds des victimes ougandaises, François Mwarabu a immédiatement procédé au renvoi de l’intégralité du personnel recruté durant son absence. Par voie de communiqué, le directeur général a notifié que ces agents sont « priés de rester chez eux et ne seront pas comptabilisés jusqu’à nouvel ordre parmi les membres du personnel du FRIVAO ». Ces collaborateurs, engagés à partir du 13 août 2024, devront néanmoins se soumettre à un « contrôle de l’effectivité des postes et des fonctions », sans que la date ni le lieu de cette vérification n’aient été précisés.

Parallèlement, le prêtre catholique a ordonné la réintégration immédiate des membres du personnel précédemment mis en congé technique en novembre 2024, jugés illégalement écartés « au mépris des dispositions pertinentes du code du travail ». L’injonction est sans ambiguïté : « reprendre toutes affaires cessantes le service », signant ainsi un retour à la normale controversé après des mois de gestion intérimaire tumultueuse.

Cette réhabilitation survient dans un contexte particulièrement tendu, alors qu’un rapport accablant du mouvement citoyen Filimbi avait révélé en juin dernier de graves dysfonctionnements dans la gestion du FRIVAO durant l’intérim. L’enquête dénonçait notamment l’indemnisation frauduleuse de fausses victimes – proches des familiers de Mutamba et des dirigeants intérimaires – à hauteur de 2 000 USD chacune. Plus grave encore, le document pointait des décaissements suspects, dont un million USD alloué à la réalisation d’un documentaire sur la guerre de six jours à Kisangani, qualifiés d’utilisation abusive des frais de fonctionnement.

Comment expliquer que le procès tant attendu contre l’équipe Mwarabu, promise par Constant Mutamba lui-même, ne se soit jamais matérialisé ? Rappelons qu’en juillet 2024, l’ancien ministre avait solennellement mis les responsables du FRIVAO « à la disposition du parquet général », s’appuyant sur un rapport de l’Inspection générale des finances dont le contenu demeure mystérieusement secret à ce jour. Fait troublant : aucune audience n’a été ouverte contre Mwarabu et ses collaborateurs, qui n’ont cessé de clamer leur innocence, tandis que Mutamba n’a jamais divulgué le montant précis du prétendu détournement les impliquant.

Le retour de l’abbé coïncide avec un renversement spectaculaire du cours de la justice congolaise : Constant Mutamba, déchu de ses fonctions ministérielles, fait désormais l’objet de poursuites pour détournement de 19 millions USD. Ces fonds, prélevés sur les comptes du FRIVAO destinés aux victimes ougandaises, étaient initialement affectés au projet de construction d’une prison à Kisangani. Une ironie cruelle pour celui qui avait orchestré la suspension de Mwarabu, désormais confronté à des accusations autrement plus lourdes devant les tribunaux de la République.

Cette affaire cristallise-t-elle les dérives systémiques de la gestion des fonds publics en RDC ? La réhabilitation de Mwarabu, bien qu’accueillie comme un pas vers l’ordre par certains militants, laisse en suspens des questions cruciales sur l’opacité des procédures et la reddition des comptes. Alors que le personnel licencié contemple un avenir incertain et que Mutamba se prépare à sa défense, le FRIVAO tente péniblement de tourner la page d’une année noire marquée par des allégations croisées de corruption et des manipulations financières. Les prochaines semaines devront trancher si cette décision ministérielle constitue un véritable retour à la légalité ou simplement l’épisode d’une crise institutionnelle toujours latente.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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