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Goma : L’Atelier qui Réveille la Puissance des Femmes pour la Paix au Nord-Kivu

« Il est temps que la femme se réveille, qu’elle soit actrice de la paix ! » La déclaration tonitruante de Zaina Mignone, directrice de la Fondation BiEsther Asbl, résonne comme un électrochoc dans la salle de conférence de Goma. En ce 31 juillet, Journée internationale de la femme africaine, une trentaine de participantes venues de divers horizons scrutent les défis du Nord-Kivu, région meurtrie par des décennies de conflits armés. Cet atelier d’empowerment féminin, co-organisé avec la section genre de la MONUSCO, n’est pas un séminaire de plus. Il se veut le catalyseur d’une révolution silencieuse portée par celles qui subissent au quotidien veuvage, violences sexuelles et précarité extrême.

Comment rester muette quand l’insécurité ronge chaque parcelle de vie ? Les témoignages fusent, dépeignant une réalité glaçante : des mères de famille assumant seules l’éducation des enfants après la disparition de leur mari, des commerçantes ruinées par les pillages, des survivantes de violences sexuelles cloîtrées dans la honte. « La peur nous étouffe, mais aujourd’hui, nous brisons ce silence », confie une participante sous couvert d’anonymat. Son récit illustre l’urgence de cet atelier empowerment femmes Goma – un espace où la parole se libère enfin, où les plaies de la guerre cessent d’être des stigmates cachés.

L’initiative BiEsther Asbl MONUSCO dépasse largement le cadre symbolique de la journée femme africaine RDC. Elle s’attaque aux racines du mal : l’exclusion systémique des femmes des processus de paix. « Nos communautés souffrent parce qu’on écarte 50% de leurs forces vives », martèle Zaina Mignone. Les travaux pratiques transforment la théorie en pistes concrètes : ateliers de leadership pour prendre place dans les instances décisionnelles, formations à la médiation communautaire, techniques de résilience psychologique face aux traumatismes. Chaque module répond à une question centrale : comment les femmes paix Nord-Kivu peuvent-elles devenir architectes de la stabilité ?

L’analyse collective révèle des perspectives saisissantes. Dans un coin de la salle, un groupe esquisse une cartographie des conflits oubliés par les négociations officielles. Plus loin, des participantes débattent de la responsabilité des femmes dans la prévention des violences intercommunautaires. « Nous portons l’avenir de nos enfants dans nos ventres et dans nos mains. Qui mieux que nous peut dire « assez ! » aux kalachnikovs ? » interroge une enseignante, provoquant un tonnerre d’applaudissements. Cette prise de conscience marque un tournant : la victimisation cède le pas à une citoyenneté active.

La clôture de l’atelier dessine les contours d’une lueur d’espoir. Un réseau informel de « sentinelles de la paix » émerge, reliant des femmes de Walikale à celles de Rutshuru. Elles partagent désormais un vocabulaire commun : résilience femmes conflit, empowerment économique, plaidoyer contre les violences basées sur le genre. Mais derrière cette dynamique positive, un défi majeur persiste : comment transformer cette énergie naissante en influence politique tangible ? Les participantes le savent : leur combat dépasse la salle de conférence. Il se jouera dans les comités locaux de sécurité, dans les enceintes parlementaires, dans chaque foyer où une mère éduque ses fils au respect des femmes.

Alors que le soleil décline sur les collines de Goma, une évidence s’impose : la paix durable au Nord-Kivu ne se construira pas sans la pleine participation de ses femmes. Leur résilience face à l’adversité n’est plus une survivance passive, mais une force transformatrice. Cet atelier n’est qu’un premier pas – mais comme le murmure une participante en repliant son badge : « Quand des graines de baobab germent ensemble, elles peuvent fendre le béton ». Le chemin reste semé d’obstacles, mais une certitude émerge : les femmes du Kivu n’attendront plus qu’on parle en leur nom.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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