Alors que les derniers cahiers d’examen se refermaient ce jeudi 31 juillet 2025 sur l’ensemble de la République Démocratique du Congo, une ombre plane sur la province éducationnelle Nord-Kivu 3. Dans la sous-division de Walikale 3, précisément au centre de passation de Buleusa, 134 candidats finalistes brillent par leur absence sur les 763 initialement inscrits. Comment ces jeunes ont-ils vu leur rêve de diplôme s’envoler ? La réponse est aussi brutale que le quotidien de cette région : l’insécurité chronique qui transforme l’éducation en parcours du combattant.
Selon les autorités scolaires locales, ces élèves ont été contraints d’abandonner leur année scolaire en cours de route, chassés par les affrontements entre les rebelles de l’AFC et les forces gouvernementales. Leur fuite précipitée illustre un drame récurrent dans cette zone : quand les armes parlent, les cahiers se taisent. L’absentéisme scolaire au Nord-Kivu n’est malheureusement pas un phénomène nouveau, mais ces 134 absences symbolisent autant d’histoires brisées par un conflit qui vole l’avenir de toute une génération.
Face à cette situation critique, l’agglomération de Buleusa a démontré une résilience remarquable en organisant trois centres d’examen d’État, accueillant 634 candidats finalistes. Parmi eux, 260 filles ont pu composer contre vents et marées. Un chiffre porteur d’espoir dans un contexte où l’éducation des jeunes filles reste souvent la première victime des déplacements forcés. Le centre initialement prévu à Rusamambu a notamment été relocalisé à Buleusa pour garantir la sécurité des élèves, une décision qui souligne l’impact direct de l’insécurité sur l’organisation scolaire.
Ces épreuves se sont achevées sans incident majeur à Buleusa, mais cette relative réussite opérationnelle ne doit pas masquer l’urgence. Que deviendront ces 134 élèves déplacés, privés de leur examen d’État 2025 ? Leur absence ne se limite pas à une statistique : elle représente des mois d’efforts réduits à néant et un avenir compromis. Comment la RDC peut-elle assurer un droit fondamental à l’éducation quand les salles de classe se vident au rythme des affrontements ?
La fin des épreuves dans le Nord-Kivu 3 laisse un goût amer. Si 634 candidats franchissent une étape cruciale de leur parcours académique, le sort des absents rappelle cruellement que l’instabilité reste l’ennemi numéro un de la scolarisation dans l’est du pays. Sans solution durable à l’insécurité à Walikale et dans les territoires voisins, ces drames individuels risquent de se multiplier lors des prochaines sessions. L’examen d’État 2025 aura au moins révélé une vérité implacable : dans cette région, obtenir son diplôme relève trop souvent du miracle.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd