Le système éducatif congolais vient de franchir un cap technologique décisif avec l’inauguration ce mardi 29 juillet du Centre national de correction des examens d’État à Lubumbashi. Couvrant les provinces éducatives du Haut-Katanga 1 et 2, cette infrastructure pionnière pourrait bien sonner le glas des erreurs de correction qui ont longtemps miné la crédibilité des évaluations scolaires en RDC.
Dora Mwanda, conseillère de la ministre de l’Éducation nationale, a symboliquement coupé le ruban de ce centre ultramoderne. Dans sa déclaration, elle a souligné le caractère révolutionnaire de l’initiative : « Toutes les étapes sont désormais optimisées, du dépouillement au scannage des copies, jusqu’au traitement par nos serveurs sécurisés. L’intelligence artificielle agit comme premier correcteur, doublée systématiquement par une vérification humaine ». Une innovation qui place désormais la province du Haut-Katanga à l’avant-garde de la modernisation du système éducatif congolais.
Comment fonctionne concrètement cette petite révolution pédagogique ? Le processus s’articule en quatre étapes clés :
- La salle de dépouillement où les copies sont préparées
- Le scanneur haute vitesse qui numérise chaque feuille
- Le serveur central analysant les réponses via des algorithmes d’IA
- La salle de contrôle humain intervenant sur les cas litigieux
Cette double correction technologique et humaine répond à un enjeu crucial : éliminer les bourdes de notation qui faussent parfois le destin scolaire des élèves. Une équipe spécialement formée veille au grain, tandis que des forces de sécurité protègent physiquement le site contre toute intrusion.
Mais au-delà de la prouesse technique, ce centre de correction à Lubumbashi incarne une vision plus large. « Ce pilote réussira son extension nationale », promet Mme Mwanda, qui insiste sur la nécessaire synchronisation entre niveaux provincial et national. Après validation locale, les résultats numérisés seront transmis à Kinshasa pour intégration dans les bases de données nationales – un circuit qui garantit à la fois homogénéité et traçabilité.
Cette inauguration fait suite à celle de Mbuji-Mayi en mai dernier, dessinant progressivement une nouvelle carte éducative congolaise. Une question persiste : ces centres high-tech parviendront-ils à restaurer la confiance dans les examens d’État ? Si la technologie réduit les erreurs, elle soulève aussi des défis inédits : formation des correcteurs, maintenance des équipements, et surtout, adaptation des mentalités à cette intelligence artificielle désormais au cœur de l’évaluation scolaire.
Le pari est audacieux, mais nécessaire. Alors que la RDC cherche à rattraper son retard éducatif, ce mariage entre tradition pédagogique et innovation numérique pourrait bien constituer l’un des piliers de sa renaissance académique. Reste à voir si cette correction 2.0 tiendra ses promesses d’équité lorsque les premiers résultats tomberont.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net