Le Ministère des Affaires Étrangères de la République Démocratique du Congo a officiellement confirmé, ce jeudi 31 juillet, l’arrestation de Jean de Dieu Mutebwa Mulumba, deuxième secrétaire de l’ambassade congolaise au Benelux. Cette révélation met fin aux spéculations entourant la arrestation diplomate rdc survenue le 18 juillet dernier à la frontière bulgaro-turque, où l’agent diplomatique fut intercepté au volant d’un véhicule bénéficiant d’immatriculation consulaire.
Selon le communiqué ministériel, le diplomate circulait « dans le cadre d’un déplacement non autorisé par l’ambassade » lorsqu’il fut appréhendé par les autorités bulgares. Les investigations révélèrent la présence d’une quantité substantielle de produits stupéfiants dans le véhicule, déclenchant immédiatement une procédure judiciaire pour trafic stupéfiants Bulgarie. Quelle crédibilité accorder aux représentants diplomatiques lorsque l’immunité sert de couverture à des activités illicites ?
Le gouvernement congolais a réagi avec célérité et fermeté. Dans un texte sans équivoque, le ministère déclare : « Le Ministère condamne avec la plus grande fermeté ces agissements inacceptables ». Il précise que le cas de Jean de Dieu Mutebwa constitue « un cas isolé, totalement contraire aux valeurs et à l’éthique du diplomate de la République Démocratique du Congo ».
Parmi les mesures disciplinaires et judiciaires annoncées, la décision la plus significative concerne la immunité diplomatique levée de l’agent concerné. Cette levée exceptionnelle, justifiée par « le caractère manifeste et la gravité des faits », s’accompagne d’un « rappel définitif » du diplomate. Parallèlement, une mission conjointe regroupant des cadres du Ministère des Affaires Étrangères et du Ministère de la Justice a été dépêchée à Sofia afin de suivre le dossier en coordination avec les autorités locales.
Le communiqué insiste sur la politique de « tolérance zéro » appliquée par Kinshasa à l’encontre des abus commis par ses représentants à l’étranger. « Le Gouvernement […] tient à rassurer l’opinion publique de sa détermination à faire toute la lumière sur cette affaire », peut-on lire dans le document officiel. Cette affaire diplomate Benelux pourrait-elle inaugurer un tournant dans le contrôle des activités diplomatiques congolaises ?
Sur le plan juridique, la levée d’immunité ouvre la voie à des poursuites pénales complètes devant les tribunaux bulgares. Le gouvernement s’est engagé à transmettre formellement sa position aux autorités de Sofia et à « coopérer pleinement avec l’État d’interpellation ». Cette coopération inclura notamment la facilitation des procédures d’extradition si nécessaire, selon des sources proches du dossier.
Cette affaire sans précédent soulève des interrogations sur les mécanismes de supervision des diplomates en poste à l’étranger. Alors que la mission conjointe entame ses travaux à Sofia, les observateurs s’interrogent sur les éventuelles implications au sein du réseau diplomatique congolais au Benelux. La procédure judiciaire en Bulgarie déterminera prochainement le degré de responsabilité pénale de l’ancien secrétaire d’ambassade, désormais soumis au droit commun international.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd