La Cour de cassation de la République Démocratique du Congo reprend ce mercredi 30 juillet 2025 l’examen du dossier impliquant Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice, poursuivi pour détournement de fonds publics. L’affaire, qui secoue l’élite judiciaire congolaise, concerne le détournement présumé de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d’un établissement pénitentiaire à Kisangani.
Lors de l’audience précédente, des décisions significatives ont été rendues par les magistrats instructeurs. Les exceptions et fins de non-recevoir soulevées par la défense de l’ex-ministre ont été déclarées recevables mais non fondées, ouvrant ainsi la voie au début de l’instruction au fond. Cette étape cruciale a vu le prévenu répondre aux interrogations de la Cour, profitant de cette tribune pour réaffirmer avec force son innocence. « Ma conscience est tranquille », aurait-il déclaré selon des sources proches du dossier.
L’instruction du procès Constant Mutamba révèle des mécanismes complexes de détournement. Les fonds, initialement alloués au projet de modernisation carcérale dans la province de la Tshopo, auraient été siphonnés via un réseau de sociétés écrans et de surfacturations. Comment un tel montant a-t-il pu échapper aux contrôles ministériels ? Cette question centrale pèse lourdement sur les débats judiciaires devant la Cour cassation RDC.
Le dossier comporte des rapports d’audit mettant en évidence des transferts bancaires anormaux et des marchés publics fictifs. Plusieurs témoins-clés, dont d’anciens collaborateurs du ministère, doivent être entendus lors des prochaines audiences. La stratégie de la défense, axée sur la revendication de Constant Mutamba innocence, s’appuie sur l’absence de preuves directes liant personnellement l’accusé aux virements incriminés.
Cette affaire justice Congo illustre les défis de la lutte contre la corruption des hautes sphères étatiques. Les observateurs notent que la tenue du procès devant la plus haute juridiction du pays témoigne de la gravité des accusations. La crédibilité du système judiciaire congolais se joue partiellement dans l’issue de cette procédure emblématique.
La suite de l’instruction ce mercredi devrait se concentrer sur l’analyse des pièces comptables et la confrontation des versions. Le parquet général réclame un examen rigoureux des circuits financiers, tandis que la défense dénonce une instruction biaisée. Le verdict final, attendu dans les prochains mois, pourrait établir un précédent dans les annales judiciaires nationales concernant la responsabilité des anciens ministres.
L’opinion publique suit avec une attention particulière les développements de ce procès, perçu comme un test pour l’indépendance de la justice congolaise. Les prochaines audiences détermineront si les éléments à charge suffiront à établir la culpabilité de l’ancien garde des Sceaux ou si le doute profitera à sa thèse défensive.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd