Dans un contexte marqué par d’importants défis juridiques, l’Union européenne et la République démocratique du Congo ont scellé ce mardi 29 juillet un accord stratégique visant à consolider l’administration judiciaire et à garantir une sécurité juridique renforcée. Cette coopération judiciaire UE-RDC, formalisée lors d’une audience à Kinshasa entre le ministre de la Justice ad intérim Samuel Mbemba et la délégation européenne conduite par le chargé d’affaires ad intérim Antonio Capone, ouvre la voie à des transformations structurelles attendues de longue date.
Le dialogue a porté sur plusieurs axes prioritaires, dont la lutte contre la criminalité internationale figure en tête de liste. Le crime d’agression, phénomène transnational aux conséquences déstabilisatrices, fera l’objet d’un renforcement des capacités d’investigation et de poursuite. Parallèlement, l’exécution des décisions des juridictions internationales, épineuse problématique entravant l’efficacité du système judiciaire congolais, a été identifiée comme nécessitant des mécanismes d’application plus robustes.
La bancarisation des frais judiciaires constitue un autre pilier majeur de cette réforme justice RDC. Cette mesure, destinée à éradiquer les flux financiers opaques, répond à un impératif de transparence et de traçabilité des transactions au sein des tribunaux. Comment cette modernisation impactera-t-elle le quotidien des justiciables kinois ? Les experts soulignent qu’elle pourrait réduire significativement les pratiques corruptives tout en accélérant les procédures.
Antonio Capone, s’exprimant à l’issue des échanges, a souligné la quintessence de ces travaux préparatoires. Bien que le contenu exact de ses déclarations demeure réservé aux enregistrements audio officiels, des sources proches du dossier indiquent que les discussions ont abordé les modalités pratiques de mise en œuvre. Faut-il y voir le prélude à une harmonisation législative entre les standards européens et congolais ? Les parties se sont accordées sur le lancement imminent de plusieurs projets opérationnels dès le mois d’août, sans toutefois en divulguer le détail technique.
Cette collaboration s’inscrit dans un cadre plus vaste de réformes du secteur judiciaire, où la sécurité juridique à Kinshasa et dans les provinces apparaît comme un prérequis indispensable aux investissements étrangers. La criminalité internationale en RDC, notamment les réseaux financiers transfrontaliers, nécessitera une coordination accrue des services de renseignement et une mutualisation des ressources d’enquête. Le ministère de la Justice a d’ores et déjà évoqué la création de cellules spécialisées dans le traitement des dossiers complexes.
L’efficacité de cette coopération judiciaire UE-RDC se mesurera à l’aune de résultats tangibles : réduction des délais procéduraux, amélioration de l’accès au droit pour les populations vulnérables et renforcement de la crédibilité des institutions. Alors que des défis opérationnels persistent – formation des magistrats, numérisation des greffes – cette initiative ouvre une ère nouvelle où la modernisation rime avec redevabilité. Les prochaines semaines révéleront si ces engagements se traduiront par une refonte durable du paysage judiciaire congolais.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net