L’ancien ministre des Mines Martin Kabwelulu a recouvré la liberté ce mardi à Kinshasa, mettant fin à une détention prolongée de plus de soixante jours dans les installations du Conseil national de cyberdéfense (CNC). Cette structure spécialisée, directement rattachée à la présidence de la République, avait procédé à son interpellation le 22 mai dernier sans que les motifs juridiques de cette privation de liberté ne soient officiellement communiqués aux instances judiciaires compétentes.
Selon des sources familières du dossier, les conditions de détention appliquées à l’ex-ministre furent caractérisées par un régime restrictif exceptionnel, se traduisant notamment par une limitation drastique des visites autorisées. L’absence totale de communication officielle concernant les fondements légaux de cette mesure interroge sur le respect des procédures judiciaires en vigueur en République Démocratique du Congo. Durant cette période, Martin Kabwelulu fut soumis à des auditions approfondies centrées sur les mécanismes d’attribution des concessions minières durant son mandat ministériel.
Les investigations menées par les services du CNC se sont particulièrement concentrées sur la gestion des carrés miniers sous l’administration de l’ancien ministre, qui occupa ces fonctions stratégiques pendant douze années consécutives sous le régime de Joseph Kabila. Les interrogatoires de Martin Kabwelulu ont systématiquement abordé les liens présumés entre l’octroi de ces actifs miniers et l’enrichissement patrimonial de l’ancien chef de l’État, aujourd’hui sénateur à vie. Cette affaire des mines rattachée à l’ère Kabila constitue le noyau central des suspicions ayant motivé cette détention prolongée.
La libération survient dans un contexte judiciaire particulièrement tendu visant l’entourage de l’ancien président. Les procédures judiciaires en RDC ont récemment connu un développement significatif avec la levée officielle de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila et l’ouverture d’un procès à son encontre. Les observateurs s’interrogent : cette remise en liberté marque-t-elle un infléchissement stratégique ou simplement une pause dans les investigations ? La coordination apparente entre les différentes actions judiciaires suggère une vaste opération de clarification des dossiers miniers controversés de la décennie précédente.
L’absence de chef d’inculpation formellement retenu contre Martin Kabwelulu après deux mois de détention au CNC à Kinshasa soulève des questions fondamentales sur les garanties procédurales. Les spécialistes du droit pénal congolais rappellent que la durée maximale de garde à vue prévue par le code de procédure pénale local est largement dépassée dans cette affaire. Les prochaines étapes judiciaires restent indéterminées, notamment quant à d’éventuelles mises en examen ou au déclenchement de poursuites formelles concernant les attributions minières litigieuses.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd