Le ministre ad intérim de la Justice, Samuel Mbemba, a déclaré ce lundi 28 juillet son engagement à résoudre la problématique du sous-emploi des magistrats en RDC. Lors d’une descente aux parquets généraux près des cours d’appel de Gombe et Matete, le responsable a constaté l’urgence d’activer les nominations de 2023 pour pallier les défaillances systémiques. Comment la justice congolaise peut-elle fonctionner sans ses propres artisans ? Cette question, au cœur des échanges avec les procureurs généraux la semaine précédente, révèle une crise structurelle menaçant l’accès équitable au droit.
La visite des cachots a servi de révélateur concret pour Samuel Mbemba. Le ministre a observé les conditions carcérales tout en rappelant que le sous-emploi des magistrats aggrave les retards procéduraux et la surpopulation pénitentiaire. Dans une déclaration officielle, il a insisté sur la nécessité impérieuse de mettre immédiatement en fonction les juges et procureurs nommés l’an dernier. Cette mesure, selon lui, constitue le premier levier pour améliorer la couverture judiciaire au Congo, particulièrement dans les zones urbaines saturées comme Kinshasa.
Le dossier des nominations bloquées depuis 2023 n’est pas anodin. Près de 200 magistrats restent inactifs malgré leur affectation, créant un paradoxe où les tribunaux manquent de personnel qualifié tandis que des diplômés chôment. Cette aberration administrative a été qualifiée de « gaspillage de ressources humaines critiques » par un collaborateur du ministère sous couvert d’anonymat. Samuel Mbemba justice semble déterminé à débloquer ce goulot d’étranglement, évoquant des concertations techniques en cours avec l’administration pénitentiaire et le secrétariat général du gouvernement.
Lors des réunions avec les procureurs généraux de Kinshasa/Gombe et Kinshasa/Matete, des solutions concrètes ont été esquissées. Parmi elles, l’accélération des installations matérielles dans les tribunaux et une révision des procédures d’affectation. Le ministre a souligné que la couverture judiciaire au Congo exige une approche holistique : « Sans magistrats opérationnels, même les réformes législatives les plus ambitieuses restent lettre morte. » Cette position fait écho aux recommandations récentes de la Cour suprême sur l’impératif de renforcer les parquets généraux Kinshasa, points névralgiques de la chaîne pénale.
Les prochaines semaines seront décisives. Samuel Mbemba a promis un plan d’action concret avant fin août, incluant un audit des postes vacants et un calendrier d’installation. Reste à savoir si cette volonté politique suffira à surmonter les lourdeurs bureaucratiques qui entravent depuis des mois l’entrée en fonction des magistrats. La crédibilité du système judiciaire congolais en dépend, alors que les justiciables attendent une justice plus accessible et réactive. Le sous-emploi des magistrats RDC n’est plus seulement un dossier administratif ; c’est désormais un test pour la gouvernance du secteur judiciaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net